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VOYAGE DANS LES BASSINS
DU HODNA ET DU SAHARA.
Les débits obtenus par la sonde française sont, comme on le voit, très-importants, et généralement supérieurs à ceux obtenus par le procédé arabe. On sait que les Arabes creu-
M. Haouer, officier de tirailleurs indigènes, commandant à Tougourt, est de plus de A.o mètres. Ordinairement les Be-
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hour sont dans des terrains tout à fait plats, cependant
sent, au moyen d'une simple pioche, des puits à section
quelques-uns se trouvent au milieu de terrains légèrement leurs bords sont coupés nettement et à pans abrupts. Il est impossible d'admettre, comme on l'a supposé, qu'ils résultent de l'éboulement d'anciens puits creusés par les indigènes ; les puits taris ou puits morts, comme les appellent les Rouara (habitants de l'oued Ehir), ne produisent que des mares infectes, le plus souvent sans aucun
quarrée d'un mètre de côté ; les détails de cette opération ont été donnés par M. Dubocq , dans son mémoire sur l'Oued Rhir. Le débit augmente en marchant du nord au sud, depuis A um-el-Thiour jusqu'à Sidi Amran et Tamerna Djedida ; il diminue ensuite à partir de Tamerna jusqu'à Tougourt, où il est au maximum de 12 litres par seconde, ce qui est 'un assez beau débit ; mais ce débit est rare, et, le plus souvent, il n'est que de. à 5 litres par seconde. Les puits français ont été exécutés avec une très-grande
bombés ;
>écoulement. au dehors.
Les Chriats sont des sources existant au sommet de petits mamelons coniques de 3 à 4 mètres de hauteur au-
rapidité à l'aide d'appareils de sondage fournis par M. Degousée.
M. le général Desvaux a obtenu des résultats vraiment merveilleux, tant au point de vue pratique qu'au point de vue politique. Grâce à lui, le nom français est béni dans tout l'oued Rhir, dont les habitants, de sang mêlé, et chez qui la race noire domine, ont un caractère beaucoup plus maniable que les Arabes nomades qui les entourent. Les sources artésiennes naturelles de l'Oued Rhir se divisent en deux groupes : les Behour (mers, au singulier Behar) et les Chriats. Les Behour sont de grandes nappes d'eau d'un diamètre variable, ordinairement de 10 à Lie mètres, qui sont en com-
munication avec des nappes artésiennes situées à diverses profondeurs. Ces Behour ont une profondeur considérable si l'on en juge par la couleur vert foncé de leurs eaux. Ils renferment les mêmes petits poissons qu'on trouve dans les puits jaillissants arabes, des Paludines, des Mélanies et des Mélanopsides. Le Behar de Tougourt est le plus considérable de tous ; sa surface est irrégulière, elle a 2.000 mètres environ de longueur sur une largeur variable de 900 à 5oo mètres; sa profondeur au centre, mesurée par
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dessus de la plaine saharienne. Au sommet de ces mamelons -
il y a une petite dépression dans laquelle la source forme une nappe d'eau vive ; une tranchée pratiquée sur le bord de cette cuvette donne écoulement à l'eau qui sert toujours à l'irrigation de quelques palmiers. Ces sources, dont la température est généralement peu élevée et le débit assez faible, se lient à un phénomène de nature éruptive qui a produit, de distance en distance, des soulèvements dans le terrain saharien. Il en est résulté de véritables cratères dont le centre est occupé aujourd'hui par la source.
La rupture et le soulèvement des couches sahariennes ont été déterminés probablement par une éruption de gaz à laquelle s'est réunie la pression exercée de bas en haut par les nappes souterraines jaillissantes. L'existence de ces gaz au milieu des nappes souterraines est démontrée par l'examen des puits arabes :11 s'en échappe en effet, de temps en temps, de grosses bulles gazeuzes qui gênent parfois les puisatiers dans leurs travaux. La disposition cratériforme des couches est parfaitement visible autour du bouillon de l'Aïn Berrania, auprès de Sidi Amran, et l'examen de cette source conduit forcément à l'explication toute nouvelle que je donne de la production des Chriats et des