Description géologique du Dauphiné pour servir à l’explication de la carte géologique de cette province par Charles Lory, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Grenoble.- Paris : Savy, Grenoble : A. Merle, 1860. 748 p., 5 planches dont carte géologique du Briançonnais au 1:250.000 de 1863. [Image 672]

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662 ALLUMONS ANCIENNES : ainsi des inégalités, des crevasses, capables de servir de réser- voirs à de grandes masses d'eaux. Le lac de Paladru contenu dans une vallée profonde dont l'axe est parallèle aux chaînes de la Chartreuse, reste comme un témoin évident de cet ancien état de choses, et l'aspect des vallées de Virieu, de Valen- cogne , de Saint-Geoire, coordonnées à la même orientation , tend à faire admettre qu'elles ont servi de lits à des lacs ana- logues. Les eaux provenant de cette petite région de collines et de lacs durent se creuser des canaux d'écoulement dans le sens de la pente générale, vers l'ouest 10° sud. Telle me paraît être l'origine première de deux vallées importantes qui se réunissent en une seule bien avant d'arriver au Rhône : l'une, celle d'Eydoche et de Commelle; l'autre, celle de la Côte-Saint-André. Cette dernière est devenue ensuite d'une importance capitale et a été considérablement agrandie par suite d'une combinaison de circonstances qui en ont fait, à un moment donné, le débouché général des eaux des Alpes dau- phinoises sur le versant de l'Isère. En effet, à l'époque où l'écoulement général paraît avoir eu lieu par Chambéry et le Bourget, la cluse de Grenoble à Moirans était un lac, et rien ne pouvait motiver le creusement de la vallée de l'Isère dans la direction qu'elle suit aujourd'hui, en aval de Moirans. Les collines de mollasse et de poudingues de Saint-Quentin devaient alors faire corps avec celles de Tullins, comme celles de Saint*Aupre avec le reste des Terres- Froides. Mais l'énorme fracture qui avait produit cette cluse ne pouvait pas s'arrêter brusquement à la dernière chaîne cal- caire, entre la Buisse et l'Échaillon. Elle se prolongeait né- cessairement, à travers les couches de la mollasse relevées sur le flanc de cette chaîne, jusque vers quelque point situé, ap- proximativement, entre Voiron et Rives. Or, c'était aussi près de ces localités que devait passer la vallée d'érosion dont nous venons d'indiquer l'origine; et il est arrivé un moment où, la cluse de Chambéry étant ensablée, le lac de la vallée du Grai-