Description géologique du Dauphiné pour servir à l’explication de la carte géologique de cette province par Charles Lory, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Grenoble.- Paris : Savy, Grenoble : A. Merle, 1860. 748 p., 5 planches dont carte géologique du Briançonnais au 1:250.000 de 1863. [Image 683]

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D'ORIGINE ERRATIQUE. 613 le sol superficiel est formé presque entièrement de boues à cailloux striés. Indépendamment du calcaire pulvérisé, il est très-probable que ce terrain, dans son état naturel, doit ren- fermer des sels alcalins solubles, provenant de la décomposi- tion que les roches feldspathiques éprouvent par la simple trituration, suivant les belles expériences de M. Daubrée. Cette remarque peut encore servir à expliquer l'aptitude de ce genre de terre à la culture de la vigne, quia besoin de trouver, dans le sol, de la potasse en même temps que de la chaux. Par une action prolongée des eaux pluviales et de la végé- tation, et surtout après un certain temps de culture, le car- bonate de chaux est peu à peu dissous ; en même temps les stries des cailloux calcaires sont effacées, et le dépôt errati- que vierge, le marc, perdant ses caractères spéciaux, passe à une terre caillouteuse ordinaire. Telle est l'origine de la terre végétale sur la majeure partie de la surface cultivable des départements de l'Isère et des Hautes-Alpes.La connaissance des dépôts erratiques et de leur distribution est donc d'une haute importance pour la statisti- que agricole, et l'on peut établir une distinction fondamen- tale entre les pays dont la terre végétale est d'origine erratique et ceux où elle a été formée sur place parla décomposition du sol sous-jacent. Les plateaux de l'arrondissement de la Tour- du-Pih, les parties cultivées de nos montagnes de l'Isère et des Hautes-Alpes sont généralement dans le premier cas; les plateaux de Bonnevaux et de Chambaran , les montagnes du Royans et du département de la Drôme, sont, au contraire, dans le second. § 347. — Origine des dépôts erratiques. — Les dépôts erratiques , soit les blocs anguleux, soit les dépôts boueux à cailloux striés, ont des caractères bien différents des maté- riaux transportés par les eaux courantes et qui forment les allumons fluviatiles ou torrentielles. Celles-ci sont toujours Vil — 43