Description géologique du Dauphiné pour servir à l’explication de la carte géologique de cette province par Charles Lory, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Grenoble.- Paris : Savy, Grenoble : A. Merle, 1860. 748 p., 5 planches dont carte géologique du Briançonnais au 1:250.000 de 1863. [Image 705]

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EXTENSION DES DÉPÔTS GLACIAIRES, 695 et plusieurs autres intermédiaires, moins étendues ; les lacets de la grande route les coupent toutes et permettent d'en étudier parfaite- ment la structure. Le plateau de Bayard est couvert de blocs et de boues glaciaires ; on y remaigue, en outre , des monticules étroits, allongés du nord au sud, dans un sens perpendiculaire à celui des moraines frontales. Ces monticules sont formés de blocs anguleux et de débris -de toute grosseur; ils ne sont pas, du reste, exactement parallèles entre eux ; plusieurs, çà et là , convergent vers le même point. Ils représentent évidemment des moraines superficielles, latérales et médianes, du même glacier qui a laissé plus bas les mo- raines frontales dont nous venons de parler. | 361. —Extension des phénomènes glaciaires. — L'é- norme extension des glaciers que l'on est conduit à admettre pour rendre compte des phénomènes erratiques suppose né- cessairement une longue période, pendant laquelle le climat était notablement plus froid qu'il ne l'est aujourd'hui. La tem- pérature moyenne actuelle de nos contrées est exceptionnelle- ment élevée, si on la compare à celle de presque tous les autres pays situés à la'même latitude; si elle venait à s'abaisser de 6°, elle serait encore supérieure à celle qui règne au Canada e et dans le nord des États-Unis, sous le 45 parallèle. Or, un pareil abaissement ferait descendre de 1100 mètres environ la limite des neiges perpétuelles; c'est-à-dire que ces neiges des- cendraient jusqu'à des altitudes de 1600 ou \ 700 mètres, sur nos montagnes du Dauphiné. Dans ces conditions, il est évident que la surface des neiges perpétuelles serait bien plus que décuplée, et qu'elles s'accumuleraient sur un volume cent fois plus grand peut-être que celui qu'elles ont de nos jours. L'étendue des glaciers s'accroîtrait alors, naturellement, en proportion de celle des neiges permanentes; et l'on peut affirmer, sans excéder les bornes de l'induction scientifique la plus mesurée, que cet abaissement de quelques degrés dans la température moyenne suffirait pour faire progresser de nou- veau les glaciers des Alpes jusque sur les plaines subalpines,