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REVUE DE GEOLOGIE.
lionfluence cle la roche encaissante sur les gites métallifères, Les caractères des filons sont, comme l'on sait, en relation avec la nature de la roche encaissante. L'influence de cette dernière est particuliètement bien marquée dans la vallée de Rench, dans la forêt Noire, où la roche encaissante modifie les filons métallifères, à la fois, dans leurs caractères physiques et chimiques. M. Fr. San d be rger (i) observe d'abord que dans le gneiss ces filons sont plus larges que dans le granite. Quant à leur gangue, elle paraît dépendre également de la roche encaissante, Ainsi, d'après M. Fr. Sand)) erger, la baryte sulfatée
elle-même en proviendrait. Car les eaux chargées d'hydrogène sulfuré et des sulfures métalliques auraient d'abord attaqué le gneiss et dissous à l'état de sulfure de barium la baryte qui se trouve
en petite quantité dans les feldspaths ; en s'élevant avec les eaux minérales à une hauteur plus grande, ce sulfure de barium se serait ensuite oxydé, d'où serait résulté un dépôt de baryte sulfatée, Si la baryte sulfatée a souvent été détruite postérieurement dans les filons, lorsqu'ils sont encaissés dans lé gneiss, M. Fr. Sandberger pense qu'on peut l'attribuer à ce que ce gneiss se décompose facilement dans les environs de Rench, en sorte que la baryte sulfatée y était sans cesse lessivée par des eaux contenant des silicates alcalins qui ont fini par la dissoudre.
Minerais de fer et de manganèse. M. Hahn (n) a décrit les gîtes de minerai de fer et de manganèse
des environs de Giessen et il a cherché à donner une théorie de leur formation. Ces minerais se trouvent, sous une couche d'argile, au contact d'un calcaire dolomitique dévonien à stringocépales. Selon M. Hahn la dolomitisation de ce calcaire provient d'abord de l'action lente des eaux superficielles, aidée par les produits de la décomposition des basaltes de la contrée. Les minerais devraient leur origine à la réaction du calcaire sur ces eaux primitivement
chargées de carbonates de fer et de manganèse : les carbonates précipités auraient ensuite été transformés en oxyde de fer et de manganèse (braunite, pyrolusite, psilomélane). Enfin l'argile ferrugineuse qui les recouvre devrait être considérée comme le résidu
595 de la décomposition du calcaire. Et si le fer est disséminé dans l'argile tandis que la pyrolusite est concentrée à la surface de la GÉOGÉNIE.
dolomie, cela tient, dit M. Hahn, à la moindre oxydabilité du carbonate de manganèse, qui a dû s'enfoncer plus profondément que le carbonate de fer avant d'être oxydé.
Ainsi; dans ce gisement, la dolomie, les minerais de fer et de manganèse, l'argile ferrugineuse qui les accompagne seraient considérés comme les produits de la décomposition d'un calcaire par des eaux s'infiltrant à travers un basalte. Toutefois, ces diverses hypothèses de M. Hahn ne nous paraissent pas suffisamment justifiées, et nous ne croyons pas qu'elles puissent être acceptées.
Oies métallifères métamorphiques. La formation des gîtes métallifères qui se présentent en grandes lentilles, comme ceux de Rammelsberg, est assez difficile à expli-
quer. M. Bernhard de Cot ta (I) s'est demandé si ces minerais n'auraient pas été introduits postérieurement par dissolution; mais alors il est bien difficile d'expliquer comment leur imprégnation aurait eu lieu sur une aussi vaste échelle, car il n'est pas possible d'admettre l'existence de vides atteignant les dimensions des lentilles de pyrites du Rammelsberg. L'hypothèse d'un dépôt métallifère primitivement intercalé dans le schiste et probablement contemporain semblerait devoir être préférée. En outre les lentilles peuvent résulter d'actions moléculaires et en même temps de pressions qui auraient donné au schiste la structure schisteuse à laquelle elles sont parallèles. Ainsi la forme lenti-
culaire que le gîte du Rammelsberg présente dans son ensemble, tient sans doute à ce qu'il a été disloqué et complètement métamorphosé, lorsque les schistes de Wissembach ont été renversés sous les couches qu'ils recouvraient.
Comme M. B. de Cot t a le remarque avec raison, on connaît plusieurs gîtes analogues à celui du Rammelsbera.:. Tels sont ceux d'Agordo dans les Alpes vénitiennes, de Schmollnitz en Hongrie, de Fahlun en Suède, de Rio Tinto en Espagne, de Domokos-Poschorita en Transylvanie et en Bukowine. Dans ces divers gisements
les couches sédimentaires ne sont plus à l'état normal ; car les lentilles de minerais se trouvent intercalées dans des schistes argileux ou dans des micaschistes, c'est-à-dire dans des roches méta-
1Yeues Jahrbuch. 1864, 484.- Statistile der inneren Verwaltung des Grassherzogthunts Baden, XVI, 53. Zeitschrift d. deut. Geologischen Gesellschaft, XV, 249.
morphiques. ii est donc probable que les caractères spéciaux de ces gîtes doivent être attribués au métamorphisme. (1) Berg tond fluttentnannische Zeitung, 1864,312.