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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.
les besoins de la culture. » La conviction des commissaires à cet égard est telle qu'ils ont proposé de rendre l'arrosage obligatoire, et à cette fin d'accorder aux villes la faculté de se procurer les terrains par voie (l'expropria-
ion (*).
PROCÉDÉS AGRICOLES.
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garantir l'innocuité de l'irrigation. Au contraire, quand la canalisation souterraine livre des liquides convenablement frais et étendus, l'odeur que ceux-ci dégagent sur les terres est à peine perceptible (*). Il ne suffit pas cependant que le réseau urbain soit en bon état; il faut évidemment qu'il en soit de même de l'aqueduc d'amenée. Ainsi, ce dernier doit
Pour qu'une irrigation à. l'eau d'égout puisse donner les
posséder une pente égale, sinon supérieure à celle des grands collecteurs, soit de 20 centimètres par kilomètre; il doit, comme eux, être couvert, afin de ne pas risquer
bons résultats qu'on en attend, il est nécessaire qu'on
d'incommoder les populations dont il traverse le territoire,
observe certaines règles au double point de vue de la salubrité et du profit commercial. Ce qui a jeté jusqu'à ces derniers temps de la défaveur sur le procédé et a le plus contribué à en retarder l'adoption, c'est précisément l'insuccès qu'ont eu certaines applications faites en dehors de
et comme eux aussi il doit être construit de manière à ne pas retenir de débris putrescibles le long des parois. Quant aux rigoles de distribution, généralement décou-
Principales règles de l'irrigation.
ces règles. L'omission de quelques conditions a eu en effet pour résultat tantôt de donner lieu à des phénomènes d'infection, tantôt d'entraîner des sacrifices pécuniaires; on les
a faussement attribués, dans les deux cas, à la méthode elle-même, tandis qu'ils étaient dus uniquement à la manière vicieuse dont celle-ci était comprise et appliquée. La première chose dans une .entreprise de ce genre est donc de se placer dans les conditions que l'observation a révélées comme liées étroitement au succès du procédé. Or ces conditions sont les suivantes En premier lieu, il faut que l'eau d'égout soit distribuée
aux terres en état de fraîcheur. On conçoit que si l'eau sort des villes déjà corrompue, il est impossible de
vertes pour les besoins de l'irrigation et dans un but d'économie, il importe au plus haut degré de les entretenir avec soin et de prévenir tout séjour des matières (**). Enfin on doit éviter les bassins de dépôt, les barrages et tous autres agencements de nature à rendre les liquides stagnants sur quelque point. Indépendamment des inconvénients inhérents à la stagnation, il arrive immanquablement *qu'un jour
ou l'autre quelque averse subite détermine le débordement des bassins-, et alors les matières se répandent sur des terres non préparées pour les recevoir et y pourrissent après que les eaux se sont retirées. Nous venons de parler des rigoles de distribution ; c'est qu'en effet tel est le mode consacré pour l'application des (*) La salubrité de l'irrigation est ici liée à la salubrité même des galeries d'égout, laquelle varie directement avec le degré de fraîcheur des liquides qui les parcourent.
(*) « Présentement, disent-ils, les villes n'ont pas le pouvoir de
prendre la terre destinée à l'arrosage par l'eau d'égout, si ce « n'est d'un commun accord. Si cependant l'application des eaux d'égout aux terres ne reste plus facultative, il sera nécessaire « que les villes soient armées de droits suffisants pour exproprier « les terrains nécessaires à l'irrigation : l'exercice de ces droits « doit être accompagné des restrictions convenables pour en prévenir l'abus.
(*s) Les plaintes qu'ont souvent provoquées les irrigations d'Édim-
bourg tiennent uniquement à la mauvaise disposition des canaux. Les rigoles principales sont si grossièrement établies et si mal entretenues, qu'elles deviennent, disent les commissaires de 1866, des cloaques d'eau stagnante où s'accumulent des dépôts de matières corrompues. » Des conséquences fâcheuses sont nécessairement à redouter, mais, remarquent-ils, « ce sont là des vices qui peuvent être prévenus par les soins ordinaires. »