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PROCÉDÉS AGRICOLES.
EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.
Or, sans parler de la consommation qui s'effectue de temps immémorial à Édimbourg et dans d'autres lieux, on a des observations plus précises, dues à la compagnie des irrigations de Londres: cette compagnie, en effet, dans un domaine arrosé à l'eau d'égout depuis deux ans, entretient 2 5o vaches laitières, nourries exclusivement avec l'herbe qui provient du domaine, et le lait vendu journellement dans la capitale au prix courant du marché nele cède en qualité à aucun autre. Il est un point cependant par lequel l'herbe arrosée présente quelque infériorité. Il paraît qu'a cause, non des matières contenues dans le liquide, mais bien de la grande quantité du liquide lui-même, l'herbe eseaqueuse, en sorte qu'elle se sèche plus difficilement pour donner du fourrage d'hiver et qu'elle convient moins bien à l'engrais du bétail dont la chair se trouve ainsi moins ferme et moins nourrissante. Mais la difficulté peut .être tournée. Il résulte, en effet, de nombreuses observations qu'en associant dans une proportion convenable ce fourrage avec certains autres ali-
ments, par exemple avec les tourteaux de graines oléagineuses, on peut le faire consommer avec succès. C'est ainsi, du reste, que les choses se passent à Édimbourg. Les Craigentinny meadows servent à l'engrais du bétail; les cultivateurs qui afferment ces terrains reconnaissent euxmêmes que l'herbe s'y consomme d'une manière très-profitable, quand on l'associe avec des graines et autres aliments bien choisis ('). Somme toute donc, l'arrosage des prairies offre le meilleur emploi possible .de l'eau d'égout. Quant à la manière même d'effectuer cet arrosage, nous avons peu de chose à en dire : on opère avec l'eau d'égout comme avec l'eau ordinaire. En Angleterre l'usage a consacré la méthode dite d' Édimbourg , laquelle consiste à disposer la surface du ter(*) Voir les dépositions de MM. A. Bryce et J. Christy, ainsi que les explications de M. W. Hope, dans l'enquête de /865, sur l'emploi des eaux d'égout de la métropole.
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min en plans inclinés sur chacun desquels l'eau est déversée au moyen d'une rigole, presque de niveau, qui suit l'arête supérieure. Une autre rigole, tracée le long de l'arête inférieure, recueille l'excédant des eaux qui découle de la
prairie et l'évacue au dehors ou sur une autre bande de terrain; enfin quelques rigoles transversales, tantôt perpendiculaires aux précédentes, tantôt obliques, suivant l'in-
clinaison du sol, ouvertes à la bêche ou par un trait de charrue, facilitent la dispersion du liquide. La façon de la terre, en vue d'un semblable arrosage, ne dépasse pas ordinairement 5 à 400 francs par hectare (). Une autre méthode, qui présente plus d'avantages quand l'eau d'égout est relativement peu abondante et qu'on se propose dès lors de l'économiser, est celle qu'on applique en Espagne pour les irrigations ordinaires. Elle consiste à diviser la surface en plates-bandes horizontales, entourées chacune d'un petit mur en terre ; l'eau se déverse d'une de ces enceintes dans
l'autre après avoir atteint une hauteur de 6 ou 7 centimètres. Il est clair qu'on peut de cette manière utiliser la
totalité du liquide, c'est-à-dire rendre nul l'écoulement superficiel; mais il est visible aussi que ce procédé ne saurait convenir quand il s'agit de faire passer un fort volume d'eau dans un temps donné (*)
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La terre destinée à l'irrigation, disent les rapporteurs de
/866, n'exige pas tin travail coûteux pour être réglée et nivelée ; elle ne nécessite pas non plus qu'on installe des bassins dispendieux pour recevoir et conserver les liquides. L'argile forte que
la charrue a découpée en crêtes et sillons peut être ramenée à une pente uniforme en abaissant les crêtes et remblayant ainsi i( en partie les sillons, de façon à ce que l'eau d'égout, quand elle arrive, ne tombe pas dans chacun d'eux comme dans un fossé, (, en laissant le reste relativement à nu. Ce travail peut coûter environ 5 livres l'acre (5/2 francs l'hectare). On peut débarrasser les champs peu étendus des haies inutiles, afin d'avoir de plus larges surfaces à sa disposition. » (') La compagnie d'irrigation de Londres se propose, comme nous le verrons, d'appliquer ce procédé sur son domaine, si elle est assez heureuse pour vendre au public la majeure partie de ses eaux d'égout.