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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.
entendu, il ne peut être ici question que de moyennes plus ou moins approximatives, vu que pour un même nombre d'habitants, le volume des eaux cl' égout varie avec plusieurs circonstances et principalement avec celles-ci : 10 avec la quan-
tité d'eau distribuée dans la ville pour le service public ou les usages privés; 20 avec la quantité d'eau pluviale. Ce dernier élément est soumis lui-même à deux influences :
d'une part, la nature du climat, et d'autre part, la densité relative de la population ou l'étendue de la ville par rapport au nombre de ses habitants.
Les seules observations précises qu'on possède à cet égard ont été faites à Paris et à Londres. A Paris, MM. Mille
et Durand Claye ont constaté qu'en 1868 la distribution d'eau avait été moyennetnment de 213 .689 mètres cubes par jour et le débit du collecteur de 190.905 mètres cubes. Mais ce débit ne comprenait pas, pendant les dix premiers mois, l'affluent de la rive gauche (*), lequel, d'après une
observation ultérieure, paraît élever le débit d'environ 40. 000 mètres cubes. En faisant la correction en conséquence pour les dix premiers mois, on trouve un débit moyen total de 225.000 mètres cubes environ, correspondant à la susdite distribution de 213.689 mètres cubes. Le débit de l'égout aurait donc été égal à la distribution augmentée de 5 p.. 100. En d'autres termes, les pluies, dont Te volume cependant s'était élevé, d'après les mêmes obvateurs, à 114.726 mètres cubes par jour, n'auraient guère
fait que compenser les pertes de tous genres qu'éprouvent les eaux à leur trajet dans la ville. A Londres, les observations de M. Bazalgette ont conduit la compagnie métropolitaine. d'irrigations à admettre qu' elle pourrait dis-
poser de 120 millions de mètres cubes d'eau d'égout par an, non compris les jours de grosses pluies au nombre d'une (1 On sait que le collecteur de la rive gauche n'a été relié à celui de la rive droite qu'à partir du mois de novembre 1868.
PROCÉDÉS AGRICOLES.
quinzaine. La distribution publique, d'un autre côté, est d'environ 3o o. 000 mètres cubes par jour, soit, pendant les 55o journées correspondantes au débit susmentionné, de 110 millions de mètres cubes, chiffre égal à cd débit aug-
menté de to pour coo. Nous retrouvons ici à peu près le même rapport que pour Paris ; à la vérité, nous avons négligé les 15 jours de grosses pluies, qui auraient sensiblement élevé le débit, parce qu'à Londres la population est beaucoup moins dense qu'à Paris, et en outre le climat y est plus humide. Moyennant cette correction, on voit que dans
l'une comme dans l'autre capitale, le volume des eaux d'égout surpasse peu le volume de la distribution. 11 convient de remarquer qu'à mesure que le chiffre de la distribution s'élève, cette inégalité tend à disparaître ou mênie à se produire en sens inverse ; car la quantité de pluie restant constante, compense de moins en moins les pertes, qui sont une fraction à peu près déterminée du total. Donc si pour des distributions de 120 à c4o litres par habitant et par jour (qui sont celles sur lesquelles ont porté les observations), on a trouvé que le débit du collecteur était légèrement supérieur à la distribution, il est vraisemblable que pour 160 à 180 litres, par exemple, il lui serait seulement égal, et qu'au delà il deviendrait inférieur. Cela posé, remarquons que dans la généralité des villes la distribution d'eau varie de 100 à 200 litres par habitant
et par jour, et qu'on peut considérer le chiffre de 160 à 17o litres comme une bonne moyenne. Or ce contingent re-
présente 6o mètres cubes environ par an (*). Par suite, les chiffres précédemment établis de 10.000 mètres cubes, 20.000 mètres cubes et 4o. 000 mètres cubes à l'hectare, correspondent respectivement à 166 habitants, 533 habitants et 666 habitants ; en d'autres termes, pour pratiquer (*) 165 litres multipliés par 365 jours donnent Go mètres cubes et un quart (exactement 60.225 litres).