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ENIPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.
actif, tant avec les eaux de la Yettabia qu'avec celles de divers autres canaux naturels, exempts de produits d'égouts. Malgré ces pratiques, on n'a constaté à aucune époque de tendance marquée aux épidémies ni aux fièvres endémiques. Une commission anglaise Chargée en 1857 de visiter ces contrées et de faire une enquête sur la salubrité des irriga-,
tions, a rendu à leur égard un témoignage très-favorable. M. l'ingénieur en chef Mille, chargé, il y a peu d'années, d'une mission semblable, par M. le préfet de la Seine, a -confirmé ces appréciations.
Indépendamment des matières qui les enrichissent, les eaux de la Yettabia ont, sur la plupart de celles qu'on emploie dans le pays, l'avantage d'être à une température plus élevée. Leur circulation en partie souterraine et leur mélange avec le tribut des maisons ont -pour résultat de les tiédir d'une manière sensible. Cette circonstance très-favorable à l'arrosage en toute saison, ainsi que nous en faisions naguère la remarque à propos des liquides d'égout -de Londres, permet de cultiver à Milan ces Trahies désignées sous le nom de Mareiles qui reçoivent l'eau au coeur même de
l'hiver, alors que la neige recouvre les terres environnantes. «Les marches, dit 'M. Ronna, se distinguent des « prairies ordinaires dont la surface en pente douce est ah-
mentée par un canal :supérieur distribuant l'eau dans « des saignées suivant les lignes de niveau, en ce qu'elles sont sillonnées transversalement et divisées en, compartiments ou ailes de on', o5 de pente et de .7 mètres environ de largeur. «C'est entre ces ailes, et au sommet des ados « de distribution que- sont les rigoles de distribution. « Ces rigoles ont on',.5o de largeur sur o",25 de profon-
deur. L'eau 'vient sur chaque arête-supérieure, ruisselle -« sur le gazon et tombe dans des colatures ou rigoles de à om,2-5 delargeur -sur -o-,16 à 0m,20 de proton« deur, qui 'l'entraînent par une pente de 5,à 5 pour 100 dans le fossé d'écoulement ou colateur. 3Une planche de
ENTREPRISES D'IRRIGATIONS.
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190 mètres de longueur ainsi répartie en compartiments, « est suivie d'une autre un peu plus courte, où le colateur
de la première, devient irrigateur dans la seconde. La « reprise des mêmes eaux s'opère ainsi trois fois et même jus.qu' à douze fois, sur la même prairie. Cette reprise paraît
indispensable, car en évaluant le produit minimum de la
Vettabia à 100.000 mètres cubes par 24 heures, ou j mètre cube à la seconde, et la tranche liquide néces,saire à la consommation d'un hectare de marches par « 24 heures, à o'",5o de hauteur, on trouve que les eaux de
ce canal ne pourraient fertiliser que 5o hectares au lieu d'un millier actuellement irrigués. « L'eau, toujours ruisselante à la surface, abrite le gazon du froid et des vents ; de sorte qu'il s'épaissit de décembre
à février et devient assez abondant pour permettre une « première coupe en février. On suspend l'arrosage huit jours
au moins avant de faucher. Les produits de l'année sont proportionnels à la dépense d'eau. L'herbe, mélangée de « ray-grass et de trèfle, se coupe six fois. » .Le produit de ces coupes dépasse ordinairement .5o tonnes par hectare (*) , représentant 15. 000 kilog. de fourrage sec.
Il atteint quelquefois 8o tonnes, et on a même des exemples de marches donnant jusqu'à ioo tonnes, -soit, plus de .25.000 kilog. dei foin. On évalue le revenu net moyen à 5oo francs par, hectare ou plutôt 600 , en comprenant la vente des :limons riches que la Yettabia abandonne graduellement 'sur les prairies et qu'on est obligé d'enlever tous les cinq ou sixans. Ce limon provient des terres, que dés eaux des canaux :roulent naturellement et qui - retiennent une partie ,_des ...matières ,,organiques fournies par les (*) Les coupes se distribuent comme il suit : dans chacun des mois de février et d'avril, 12.000 tonnes environ ; en juin et août, 9.000 ; en octobre et décembre, 6.00. ; total, 511.00. tonnes. Les coupes d'hiver sont de moins bonne qualité que celles de la fin du `sprintemps et de l'été.