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EXAMEN
possible, théoriquement parlant, du moins dans le cas le plus fréquent où cet élément s'y trouve à l'état de phosphate de fer. Le carbonate de soude décompose à la longue le phosphate ferreux.. Mais si le procédé est possible en théorie, il
me paraît difficile à 'pratiquer en grand. Les lixiviations prolongées d'aussi grandes masses, sans parler du prix du réactif lui-même, causeraient des embarras et des frais hors de proportion avec le bas prix actuel des fers. D'autre part, on ne connaît aucun réactif qui puisse empêcher, lors de la réduction des minerais, l'union du phosphore et du fer. On
est donc amené à tenter la déphosphoration de la fonte elle-même. On y parvient partiellement, soit dans le puddlage, soit dans le mazéage, mais .à la condition d'opérer toujours sous un bain de scories basiques. Dès que les scories renferment 4o p. 100 de silice, les bases ne retiennent plus l'acide phosphorique ; il se reforme sans cesse du phosphure de fer. C'est ce qui arrive dans la cornue Bessemer et dans le réverbère Martin, où les scories, grâce à la température élevée et aux parois argileuses des appareils, sont toujours extrasiliceuses. S'il n'en .est pas ainsi au .four à puddler et même dans le feu de finerie, il faut surtout l'attribuer aux parois métalliques refroidies de ces appareils qui permettent la formation de scories à la fois basiques et suroxydées. Au four à puddler, la déphosphoration est en outre facilitée par les garnitures de la sole et du cordon qui fournissent aux scories du peroxyde de fer: Dans le feu de ânerie, l'action réductrice du coke est plus que compensée par la vive ac-
tion du vent qui, non-seulement agit directement sur la fonte, mais encore suroxyde sans cesse le protoxyde de fer
de la scorie, et la rend, par cette double action, plus ou moins basique. Cette influence des parois des fours sur la
déphosphoration de la fonte, vient d'être confirmée de nouveau par des essais faits à Kônigshütte en Silésie. Un appareil Bessemer fut établi. dans cette usine en 1865. On
DU PROCÉDÉ MATON.
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essaya d'y 'traiter les fontes du pays qui sont plus ou .moins phosphoreuses. Le produit obtenu put se laminer, se mar-
teler, se souder, mais il ne put résister -à froid aux essais de rupture par le choc ; on dut renoncer à s'en servir pour bandages, essieux, etc. ; mais on reconnut qu'on eût pu en faire des rails (*). On chercha donc à se débarrasser du phosphore par un mazéage préalable ; on choisit-pour cela le four à gaz bien connu de M. Eck. C'est, comme on sait, un four à réverbère à sole concave, chauffé au gaz et pourvu de tuyères qui projettent directement plusieurs jets de vent
sur le bain de fonte. La fonte, soumise à l'essai, contenait un demi p. 100 de phosphore (0,00497). Un premier essai, pris immédiatement après la fusion proprement dite, donna o,00514 de phosphore ; un second, pris à la suite de trois heures de finage, 0,00570. Comme dans l'appareil Bessemer, le phosphore se concentra donc en entier dans le métal flué, et cela en proportion du déchet causé par le mazéage. M. Wedding, qui rend compte de ces expériences, ne donne pas la composition de la scorie produite, mais il est évident qu'elle a dû être siliceuse, comme les scories que fournit le 'procédé 'Martin ; et 'l'on ne peut remédier à cet état* choses par des additions de fer oxydé,' car, si'la température est élevée, l'oxyde est rapidement réduit par la fonte, ou scorifié parles parois du four. La nature.'argilosiliceuse de la sole et des parois empêche complétement l'élimination du phosphore. C'est aussi, pour le rappeler en passant, -le défaut capital des soles en sable des anciens fours à puddler. Au mazéage on substitua alors le p uddlage proprement dit, mais on eut le tort de puddler chaud (dans un four de fer à grains), au lieu d'appliquer le puddlage sec. Aussi .le fer brut retint41 encore o,00i de phosphore, ce qui est trop (*) Journal des mines de Prusse, tome XIV, p. i55. - Mémoire sur la déphosphoration de la fonte, par M. le D' Wedding.