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NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,
LES ÎLES TAHITI ET R A PA.
qu'accompagnent au sein de la 'nier certains courants anormaux.
Je citerai ici quelques-uns des faits les plus saillants et les moins connus parmi les phénomènes volcaniques que les Européens ont été à même d'observer depuis quelques années dans ces parages.
Éruption aux îles Gambier. - Le groupe des Gambier est situé à l'extrémité méridionale de la longue ligne, légèrement recourbée, qui forme les nombreuses îles Pomotou, dont la plupart sont madréporiques, ainsi que nous l'avons dit ; ces terres sont sous le protectorat de la France et leur direction générale est le N-0 S-E. comme leurs voisines de l'archipel de Tahiti. Ainsi que j'ai pu le constater par quelques échantillons des Gambiers que je vis à Tahiti, ces îles ont exactement la constitution géologique de cette dernière terre. Le 7 novembre 1857 on entendit tout-à-coup aux Gam-
bier de violentes détonations qui semblaient partir
des
montagnes; la mer se retira considérablement, puis revint sur les rivages qu'elle envahit en grande partie ; après quelques mouvements semblables de va-et-vient, elle rentra dans ses limites ordinaires. Le même jour et au même moment, un violent tremblement de terre avait lieu à Valdivia, au Chili. (*) Comme nous le verrons par la suite, ce n'est pas la seule fois qu'il y a eu connexion entre les mouvements du sol en Océanie et des phénomènes semblables sur la côte occidentale de l'Amérique; n'y a-t-il pas, du reste, une relation évidente entre ces archipels volcaniques, qui ne montrent que leurs sommets au-dessus des eaux, et les cordillières d'Amérique, qui, grâce à la hauteur plus considérable du continent, peuvent ici dominer les terres en suivant une ligne dont la direction générale est encore N.-0. : S.-E., 1,*} Voyage au pôle nul, tome III, page 595.
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c'est-à-dire parallèle à celle des archipels volcaniques qui nous occupent?
Éruptions dans archipel des Amis. - Cet archipel est aussi dirigé N.-O. : S.-E., comme la Nouvelle-Calédonie,
dont il n'est éloigné que de quelques centaines de lieues. A Tonga-Tabou, une des îles les plus importantes du groupe, le 2 3 décembre 1855, on ressentit un violent tremblement de terre ; par suite de ce mouvement, la surface de l'île resta inclinée de telle façon qu'à sa partie N.-E. l'eau de la mer avait gagné sur les terres d'une longueur de 2 milles environ. Cette inclinaison de l'île allait en diminuant du côté du sud-est, où, cependant, sur les rivages, la mer avait détruit une habitation et venait baigner le pied des arbres. Quant à la côte ouest, sans avoir été influencée d'une façon aussi énergique, elle s'était cependant élevée de quelques pieds au-dessus des flots, et une source qui y jaillissait autrefois avait disparu. Mais là ne s'arrêta point l'effet de ce tremblement de terre; nous avons vu que la côte N.-E. de l'île s'abaissait pendant que la côte S.-0. s'élevait, ce dernier mouvement se prolongea en nier à une distance assez considérable et avec une intensité suffisante pour amener une partie du fond de la mer à sa surface et créer une île à 5o milles environ vers l'ouest de Tonga-Tabou. Aussitôt que les mouvements du sol eurent cessé, les habitants de Tonga-Tabou aperçurent cette nouvelle terre et quelques jours après, un baleinier qui ignorait l'événement s'échoua sur cette plage, dont il ne soupçonnait point l'existence, ayant plusieurs fois passé avec son navire cn cette même place; ce marin descendit sur la côte occidentale de cette- île et put faire connaître plus tard qu'elle s'élevait à peine de quelques pouces au-dessus du niveau de l'Océan; aucune végétation ne s'y montrait; un sable noir métallifère, exactement semblable à celui qui couvre certaines. îles volcaniques de l'Océanie, occupait seul sa surface et chacune