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LES ÎLES TAHITI ET RAPA.
NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,
en échangeant avec nous les productions de leur île, et surtout leur soufre natif; ils s'opposent par la force à ce qu'on pénètre dans l'intérieur de leur île, aussi est il trèsdifficile d'avoir des renseignements sur sa constitution. Je grouperai cependant ici ceux que l'on possède d'après les anciens navigateurs ainsi que les détails que j'ai pu obtenir moi-même des marins qui ,vont commercer dans ce pays: Tana est formé de montagnes de hauteur moyenne, mais assez uniformes, se terminant au nord-ouest par des falaises à pic : le volcan se trouve dans le sud-est et à 3 lieues environ dans l'intérieur, à partir du fond du Havre qui s'étend devant lui ; il est placé au nord-est de la plus haute montagne de l'île ; son cratère, de forme conique, est situé sur une chaîne dont il est le sommet le plus bas ; cette chaîne, qui borde ici la mer, n'est point taillée à pic comme ailleurs, mais elle descend, au contraire, avec une pente douce. Le cône du volcan est complètement stérile ; sa couleur générale est le rouge brun ; les terrains avoisinants se composent de couches minces, souvent horizontales, de wackes, laves, cendres, ponces, etc. Forster, qui visita ce cratère, y signale aussi une pierre argileuse mêlée de pierres de chaux, ainsi qu'une pierre blanche dont les naturels se servent
pour orner leurs narines et qui ne serait autre chose
que
du gypse : Comme cette dernière sudstance manque, à l'état exploitable, dans notre colonie de la Nouvelle-Calédonie, qui n'est éloignée que de o8 lieues, il y aurait avantage à en
rapporter en même temps que du soufre : je remarquerai aussi que le gypse accompagne encore soufre dans ses riches gisements de Sicile.
En 1774, époque où Cook le visita, ce volcan dégageait par intervalles de trois à quatre minutes une épaisse colonne de feu et de fumée : on entendait alors un bruit semblable à celui du tonnerre ; il lançait aussi des pierres d'une prodigieuse grosseur : Aujourd'hui le volcan ne semblerait pas avoir la même puissance; il est souvent recouvert de va-
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peurs que les lueurs du cratère ne peuvent point traverser de sorte qu'il disparait à la vue. Les compagnons de Cook constatèrent, au pied du cratère et à un demi-mille environ du rivage, la présence de fissures par lesquelles sélevait constamment de la vapeur ;
sol y était si chaud que l'on ne pouvait y poser le pied;. un thermomètre plongé dans un trou que l'on pratiqua. dans la terre s'éleva en une demi-minute de 26°, 7 C.,. température de l'air extérieur, à 78° C. ; là il resta station-
naire. Dans une seconde expérience faite par Cook luimême, le thermomètre monta à 98° C.
Dans ces mêmes points la terre contenait une forte pro-
portion d'alun et du soufre qui s'enflammait lorsqu'on creusait le sol à une certaine profondeur.
Au delà de ce premier solfatare, ils en trouvèrent deux autres très-analogues. Ils
remarquèrent aussi que
les,
explosions semblaient devenir plus intenses lorsque la pluie tombait.
Le volcan vomissait encore sans cesse des quantités: prodigieuses de petites cendres noires, que Forster pensait être des schorls en forme d'aiguilles à demi transparentes ; ces particules recouvraient tout la contrée (1. Cook signale aussi des sources d'eau chaude dont la température était de 880 à 95° C. ; cette eau jaillissait, en bouillonnant, au travers d'un sable noirâtre et au pied même d'un rocher à pic qui se rattache aux montagnes des solfatares déjà signalés ; cette eau thermale va se perdre dans la mer. Dans un récent voyage accompli en 1867 aux NouvellesHébrides par un officier de la marine française, chargé de faire sur cette île quelques observations hydrographiques, on signalait au fond de la baie Résolution, sur une plage de sable noir et à droite, une source d'eau chaude, à 60° C. seulement. Cette source doit être celle dont parle Cook ; (*) Nouveau fait à l'appui de la loi de Scrope : Les laves sorte des cratères toutes cristallisées.