Annales des Mines (1870, série 6, volume 17) [Image 264]

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APPLICATION DES PERFORATEURS MÉCANIQUES

A AIR COMPRIMÉ AU CREUSEMENT DES PUITS.

tages en faveur des machines à air. Ces avantages, mis en regard des nombreux inconvénients de l'emploi de la vapeur au fond, acquièrent une importance très-grande, et doivent être fort appréciés, particulièrement pour les houillères. Ajoutons à cela que, lorsqu'on emploie des machines à l'intérieur, il s'agit moins d'établir en un point de grosses machines, que de répartir de moindres forces en un grand nombre de points, au moyen de machines facilement transportables d'un point à un autre. C'est le cas, par exemple, des treuils, et plus encore des machines perforatrices ou

toute profondeur et à toute distance du puits principal, des plans inclinés en aval-pendage de la voie de fond, quelle que

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haveuses, pour lesquelles la nécessité de déplacements journaliers, continus même, rend l'air comprimé seul admissible.

A Saarbrucke, avec la méthode d'exploitation adoptée, l'installation de plans inclinés établis suivant la pente des couches en aval-pendage de la voie de fond, était difficile et coûteuse. Au niveau supérieur on a eu recours à une machine locomobile à vapeur, en d'autres points on a utilisé

le treuil d'un plan automoteur du niveau supérieur au moyen d'artifices spéciaux pour la voie descendante du niveau inférieur ; à la mine Gehrard, on a, dans le même but, fait de grosses dépenses pour installer une petite turbine et une machine d'extraction à colonne d'eau. Après tous ces essais on en est revenu finalement à la traction par chevaux, qui est l'ancien système très-coûteux aussi, et là où la forte inclinaison des couches interdisait l'emploi des chevaux, on a dû abandonner le principe des voies inclinées, et creuser des voies montant en diagonale de bas en haut ; mais alors l'accumulation du grisou est à craindre et crée des embarras plus grands encore, qui nuisent beaucoup au travail.

Toutes ces difficultés, l'emploi de l'air comprimé les écarte : les treuils à air comprimé, permettent, non-seu-

lement d'établir avec économie d'argent et de temps, à

soit la pente de la couche, mais ils permettent encore de prendre un niveau inférieur en partant du plan incliné, et de préparer sur de grandes longueurs les travers-bancs nécessaires, bien àvant que le puits principal soit amené à la profondeur de ce nouvel étage et que l'on puisse y commencer une exploitation.

Mais si déjà l'on peut obtenir, par l'emploi des treuils à air comprimé installés à la tête de plans inclinés en avalpendage, une amélioration importante dans la préparation des travaux, on peut, pour ces mêmes travaux, réaliser une économie de temps et de travail plus grande encore en

adoptant des perforateurs à air pour le creusement des galeries. Les essais comparatifs faits à la Vieille-Montagne,

l'année dernière, montrent que dans les roches dures les plus défavorables, les perforateurs à air font dans le même temps plus du double de l'avancement obtenu à la main. Dans les houillères de Saarbrucke où d'année en année croissent les productions demandées à chaque siége d'exploitation, au point d'obliger souvent à sacrifier les travaux

préparatoires improductifs à la préparation des travaux d'abattage nécessaires pour assurer une grande extraction; tout moyen d'activer les travaux préparatoires, sans diminuer l'extraction, est de la plus grande importance. Aussi l'administration royale de ces houillères se décidat-elle, dès 1863, à expérimenter en grand les machines à air comprimé tant pour le creusement des puits et des travers-

bancs que pour l'extraction en vallée, et à établir d'une manière définitive celles qu'on reconnaîtrait utilisables. L'emploi de l'air comprimé pour actionner des machines établies à l'intérieur, exigeant l'installation au jour de machines à comprimer très-coûteuses, il convenait de choisir pour ces expériences un siège d'exploitation où la préparation d'un nouvel étage rendît nécessaire l'établissement si-