Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 62]

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SIEBENGEBIRGE ET EIFEL.

SIÉBENGEBIRGE ET EIFEL.

possible de mesurer sa puissance et sa direction; le jaspe qui le remplissait était veiné de gris et de jaune. Je ne reviendrai pas sur les filons de trachyte qui coupent les tufs, et quant à ceux de basalte, j'en parlerai un peu plus loin. ROCHES BASALTIQUES. Je réunis dans cette classe, aux basaltes proprement dits, la roche doléritique de la LOwenburg; elle s'en rapproche par sa composition et sa basicité ainsi que par son âge, et ne pouvait être étudiée avec les trachytes. Dolérite. - Elle ne se rencontre dans les Sept-Montagnes

qu'à la Lôwenburg, dont elle constitue tout le cône, et sur une petite montagne voisine appelée le Lokemich,

où elle ne paraît que sur une très-faible étendue,

et

dans un endroit tellement couvert de broussailles, qu'on peut à peine y trouver quelques blocs de rocher sortant de la terre végétale. La base de la Loyenburg est presque complétement entourée de trachyte ou de tufs, et bien qu'on ne puisse observer le contact de ces roches avec celle qui compose la montagne, en voyant celle-ci s'élever en forme de cône régulier bien au-dessus des premières,

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néphéline sous forme de petits prismes accolés et enchevêtrés (*) ; je n'ai pu découvrir ce minéral : en examinant la tranche de la roche au microscope, on n'y voit que les lamelles de labrador, qui, en partie soulevées et détachées

de la' masse par l'effet du coup de marteau, ressemblent parfois, à cause de leurs stries, à une série de cristaux prismatiques. Enfin l'on rencontre quelquefois dans cette roche de la pyrite magnétique, et des géodes renfermant des rhomboèdres de chabasie. D'après la composition que je viens d'indiquer, la roche de la Lôwenburg se rapporte complètement à la définition que MM. Dufrénoy et E. de Beaumont ont donnée de la dolérite (**) ; c'est bien un mélange grenu de cristaux de labrador et de pyroxène, renfermant du fer oxydulé et de l'amphibole ; elle correspondrait, parmi les roches vitreuses, aux diabases anciens, et, avec le trachyte dioritique dont il a été précédemment question, elle compléterait la série qui part des trachytes, représentants des granites et des syénites, pour arriver aux véritables basaltes.

La dolérite de la Lôwenburg a un poids spécifique de 2,90 à 2,94; elle a été analysée par MM. G. Bischof et G. vom Bath, et renferme (***)

on est convaincu qu'elle les a percées et s'est épanchée sur elles. Composition de la dolérite. - Cette roche est formée d'une pâte grise foncée, dans laquelle on reconnaît une

grande quantité de lamelles cristallines très-nettement striées, qui paraissent être du feldspath labrador : dans la masse on aperçoit un grand nombre de petites aiguilles noires, dont les unes sont du pyroxène augite, et les autres de l'amphibole hornblende, comme le prouve la mesure des angles effectuée au goniomètre. La roche renferme en outre des grains de fer oxydulé, magnétique, peut-être titanifère, et un peu de péridot d'un jaune verdâtre. M. le docteur G. vom Rath croit avoir reconnu en outre la présence de. la

D'après M. G. Bischof.

D'après M. G. vont Roth.

Quantités <l'oxygène.

55,68

SiO' Al203 Fe203 CaO MgO. KO

Na0

.

15,68 14,48 7,11 3,95 1,89 3,25 100,00

28,95 6,59

55,0, /5,64

Lt,54.

12,69 8,52

2,03 1,57 0,32

6,22

0,85

11,51

1,6, 100,00

(*) H. von Dechen. Ouvrage cité. (**) Explication de la carte géologique de la France, tome I. (***) H. von Dechen. Ouvrage cité.