Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 82]

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couvre le sol empêche de suivre la coulée plus loin et de déterminer d'où elle est sortie, mais il, paraît probable qu'elle vient du cratère presque effacé du Htitschen. On trouve sur le plateau une autre éminence de scories, appelée la Falkenlei, qui paraît être aussi un cratère; niais on n'en voit pas sortir de laves. Sur plusieurs points autour de Bertrich, on trouve des couches épaisses de lapilli noirâtres, renfermant une assez grande quantité de pyroxène augite; ils recouvrent la coulée de lave. En certains endroits, notamment au bord de rUesbach, ils sont en couches tout à fait horizontales ; en d'autres, ils sont inclinés parallèlement à la surface du sol. Il y a eu certainement plus d'une éruption 'de lapilli, car nous avons observé en divers points au moins deux couches bien distinctes. Ainsi, au pied du Hütschen, au bord de la route qui conduit à Kennfus et à Liitzerath, on trouve sur la lave une couche de lapilli de 2 mètres d'épaisseur ; par-dessus cette couche sont des débris de schiste comme on en observe avec la terre végétale, provenant de la destruction lente de la roche à la surface et de l'entrainement par les eaux. A leur partie inférieure, ces débris de schiste sont mêlés de lapilli, et le passage d'une couche à l'autre se fait graduellement , comme cela devait arriver par suite de l'action des eaux pluviales à la surface du sol; ces débris sont recouverts à leur tour d'une couche de lapilli de o'°,75 d'épaisseur nettement tranchée, qui, à sa partie supérieure, passe

à une couche de débris de schiste et de terre végétale (V. fig. 13). On voit d'après cela qu'il y a eu deux éruptions de lapilli, et qu'elles ont été séparées par un intervalle de tempi assez long pour permettre la formation d'une couche de on',3o de débris et de terre végétale. Malheureu-

sement on ne trouve nulle part de limons diluviens qui permettraient de fixer l'âge de ces différents produits volcaniques. Il est cependant permis de croire que leur apparition est très-récente, et que la lave n'est venue qu'après

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le creusement complet des vallées; ce qui le prouve, c'est qu'elle constitue le lit de l'Uesbac,h sur une grande partie de son cours, et on doit en conclure nécessairement qu'au

moment où elle a coulé, la vallée était aussi profonde qu'elle l'est maintenant, et même plus profonde en quelques

points, et que la Moselle, où l'Uesbach va se jeter, avait déjà son niveau actuel. Depuis cette époque, le ruisseau à peu à peu recreusé son lit dans la lave, parfois au milieu de la coulée, le plus souvent à côté, entre elle et les schistes, la laissant sur sa rive gauche dans la partie supérieure et sur sa rive droite près du village. Il me reste, avant de quitter Bertrich, à mentionner ses sources thermales, dernier reste de l'action volcanique, qui ont fait de ce petit endroit une station de bains assez 'fréquentée; elles étaient déjà connues et utilisées à l'époque romaine; leur température est de 32°,5 centigrades ; elles contiennent beaucoup de sulfate de soude, du chlorure de sodium, un peu de carbonates de soude, de chaux et de magnésie, de l'alumine, de la silice, des traces de fer et des matières organiques.

Pulver-Maar. - Le Pulver-Maar, l'un des plus beaux lacs cratériques de l'Eifel, se trouve au milieu du plateau qui s'étend au-dessus du village de Gillenfehl; c'est un en-

foncement parfaitement régulier, d'une profondeur de 5o mètres, dont le fond est occupé par une nappe d'eau circulaire d'environ 700 mètres de diamètre; les bords descendent de tous les côtés en pente assez roide, et la profondeur d'eau, au centre du lac, a été trouvée de 98 mètres. Le cirque ne semble s'ouvrir que sur un seul point, vers le mais pour se relier à une sorte de cirque semblable, beaucoup plus petit, qui paraît comme lui avoir été

un cratère : tout autour sur le plateau, et sur les pentes intérieures du Pulver-Maar, s'étendent des couches régulières de lapilli, d'une épaisseur considérable; ces lapilli semblent avoir été arrosés par des pluies abondantes au TOME XIX, 1871.

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