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SITUATION DE L'INDUSTRIE
pratique et l'essai en a présenté de sérieuses difficultés. Supposons en effet qu'il soit appliqué à la distillation des huiles brutes; dans cette opération on cherche à produire des huiles à traiter ayant une densité moyenne déterminée. Or, pour arriver à cette densité, il faut que la quantité de combustible chargée et que l'ouverture du robinet servant à l'écoulement des produits lourds par la partie inférieure soient réglées de telle façon que le filet d'huile condensée présente constamment la densité voulue. C'est là un résultat qu'il est presque impossible d'obtenir en pratique ; suivant
l'intensité du feu, il faut ouvrir plus ou moins le robinet d'écoulement des produits lourds et il faut à chaque instant peser les produits condensés afin de savoir si la distillation
s'exécute toujours dans des conditions normales. Aussi l'essai de cet appareil à l'usine de Millery a donné lieu à une dépense de main-d'oeuvre bien plus considérable que la distillation dans les chaudières ordinaires et l'on a été conduit à y renoncer. Nous avons cependant vu fonctionner cet appareil chez MM. Revenu frères à Autun, qui utilisent dans leurs usines
les huiles lourdes pour la fabrication de la paraffine. La chaudière à distiller, au lieu de contenir 600 litres, comme dans la fig. 1, ne contenait que 250 à 5oo litres. Elle peut distiller de h. 000 à 4.5oo litres d'huiles par vingt-quatre
heures et peut marcher quinze jours sans discontinuité. Seulement il faut dire que, chez MM. Revenu frères, les huiles lourdes ou vertes sont distillées pour obtenir des huiles paraffinées pour lesquelles il importe peu d'avoir une densité constante. Il semble donc résulter de là que l'appareil à niveau constant et à distillation continue de M. Malo peut s'appliquer à la distillation des huiles les plus lourdes
provenant du traitement des schistes. Il ne pourrait que difficilement s'appliquer à la distillation des huiles brutes et plus difficilement encore à la distillation des huiles
DES SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D'AUTUN.
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légères où un autre inconvénient vient s'ajouter à ceux déjà signalés. Dans la distillation pour les huiles marchandes,
on doit s'appliquer autant que possible à fabriquer des huiles légères incolores. Ce résultat est impossible à obtenir
avec l'appareil de M. Malo, car le liquide à distiller, qui alimente la chaudière de distillation, arrive tout près de la surface d'évaporation et, dans le mouvement d'ébullition,, des particules de ce liquide sont entraînées et viennent colorer les produits condensés.
Améliorations à faire subir au matériel de distillation. Il ne faut pas croire cependant que le matériel de distillation dont on se sert dans le bassin d'Autun ne soit pas susceptible d'importantes améliorations. En effet, les principes à
observer dans cette opération sont les suivants 10 Avoir la plus grande surface d'évaporation possible afin qu'une ébullition tumultueuse n'entraîne pas les parties lourdes toujours fortement colorées. 20 Ne faire circuler les flammes
ou autres gaz provenant de la combustion du charbon sur
les foyers que sur les parties de la chaudière qui sont constamment en contact avec le liquide à distiller, afin que, dans l'abaissement du niveau de ce liquide, ces flammes ne
viennent pas surchauffer les parois de la chaudière qui opèrent alors une décomposition des produits volatils et les transforment en gaz. 5° Faire en sorte que la chaleur em-
ployée à la distillation soit aussi uniforme que possible afin d'assurer ainsi l'uniformité des produits. 40 Employer
enfin des récipients aussi grands que possible afin que, pour la même quantité de liquide à distiller, on puisse éviter un grand nombre de manipulations qui entraînent toujours des pertes de liquide, de main-d'oeuvre et de calorique.
Pour arriver à la solution de ce problème on pourrait employer de grandes chaudières à faces planes telles que les chaudières à tombeau, chauffées à leur partie inférieure seulement au moyen des gaz dégagés pendant la distillation