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INDUSTRIE DES, HUILES DE SCHISTE
dans des fourneaux de cornues tournantes, avaient permis de réaliser, sans aucune altération de la qualité de l'huile brute, une très-notable économie sur la consommation de la houille, en ne résolvant toutefois qu'imparfaitement le problème de brûler les résidus de la distillation.- Depuis lors l'actif et intelligent directeur des usines de
Lally et de Saint-Léger a bien voulu me faire part d'une nouvelle expérience qu'il a entreprise sur l'une des cornues verticales de son vieux matériel et qui, poursuivie pendant un mois et demi, paraît avoir réussi au delà de nos espérances.
La cornue fixe verticale C (Pl. IX, fig. 2 à 4), de la contenance de 6 hectolitres et demi, garantie par une chemise en briques a,a dans sa partie inférieure, est placée au-dessus d'une cuve en maçonnerie L, dont la forme est celle d'un prisme rectangulaire surmonté d'un arceau et dont la contenance est d'environ trois fois celle de la cornue. L'orifice de déchargement P, qui débouche dans cette Cuve, se ferme par un tampon Q en terre réfractaire, soutenu par une tige verticale dont la partie supérieure, 'filetée et munie d'une
poignée B, passe, dans un écrou R faisant corps avec la cornue elle-même. Entre la cornue et la maçonnerie un vide est laissé pour le passage des flammes et des gaz de la combustion, qui montent de la cuve par les quatre ouvertures 0 : les cloisons horizontales partielles S. S les forcent à se répandre dans tout cet espace, avant de s'échapper par le rampant T. U est la porte de chargement ; E la tubulure par laquelle sortent les vapeurs huileuses et qui se raccorde au tuyau du serpentin. D, D sont des portes tenues ouvertes ou imparfaitement fermées ; I est un regard. Lorsque la cornue fonctionne, la cuve contient le -schiste incandescent des trois précédentes opérations, dont la combustion est alimentée par l'air que les pores D laissent passer. La distillation achevée, on retire par les ouvertures D la quantité de schiste correspondant à une fournée, de manière à faire
DANS L AUTUNOIS;
449 dans la cuve un vide suffisant. Puis on abaisse le tampon Q
et la cornue se décharge. On relève alors le tampon, on ouvre la porte U, et avant d'y verser le schiste frais destiné à l'opération suivante, on jette quelques pelletées de cendre, qui tombant autour du tampon suffisent pour faire bonne fermeture.
Les distillations durent chacune quatorze heures et se succèdent ainsi sans exiger d'autre source de chaleur. La dépense de charbon est donc entièrement évitée : de plus les gaz hydrocarburés qui sont engendrés en même temps que l'huile restent disponibles et pourront être employés à
chauffer les chaudières où se fait l'épuration de l'huile brute.
Le nouveau procédé a donné un autre résultat non moins favorable et qui n'était guère prévu. Le rendement en huile .brute est devenu notablement plus grand sans que la den(site de cette huile ait augmenté. En chauffant avec la houille des cornues semblables dans des foyers latéraux, on obtenait autrefois de 2 à 3o litres par opération : on obtient maintenant de 58 à 45 litres, proportion qu'on ne dépasse certainement-pas dans les cornues tournantes où Fon fait passer le même minerai. La cause du moindre rendement qu'on retire du schiste avec l'ancien matériel est que la partie inférieure du vase de fonte est très-imparfaitement chauffée. Dans l'installation ordinaire l'orifice P de déchargement, fermé par une porte, donne sur une galerie voûtée où les courants d'air ont libre accès et qui sert à l'enlèvement du schiste distillé. Pour éviter qu'une partie du minerai échappe à la distilla-
tion, on ,garnit le fond de la cornue d'une brouettée de pierres déjà cuites. Mais ces matières poreuses, dont la température est relativement basse, remplissent le rôle de condenseur et s'imprègnent d'une portion de l'huile. Dans le four que représentent les fig. 2 à 4 le fond est au contraire chauffé tout autant que le reste de la masse.