Annales des Mines (1873, série 7, volume 3) [Image 86]

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DÉsARGENTATioN ET RAFFINAGE DU PLOMB

DANS L'USINE DE MM. LUCE FILS ET ROZAN.

plombs d'Espagne, et ne peut pourtant être poussé à une teneur aussi élevée que ce dernier. Si l'on remarque que l'arsenic n'est que très-imparfaitement éliminé au reverbère, on peut conclure de cet en-

Le plomb d'ceuvre, d'abord fondu dans la chaudière supérieure est écumé et coulé dans la chaudière inférieure. A ce moment on introduit un petit jet de vapeur, pour faci-

semble de faits que c'est l'arsenic qui tend le plus à se substituer à l'argent et dont l'influence sur l'enrichissement est la plus nuisible. La solution des difficultés qu'entraîne la présence de l'arsenic paraît se trouver dans l'application du procédé d'épuration par la soude, imaginé par M. Thomas-Payen et sur le point d'être installé à Marseille. On voit en résumé que la nature des plombs n'est pas sans influence sur le travail, mais que les avantages indiqués subsistent, les uns en entier, parce qu'ils sont indé-

pendants de la qualité des plombs, les autres en partie, puisqu'ils atténuent, sans les détruire, les mauvais effets dus à la présence de l'antimoine et de l'arsenic. Mode de travail aux appareils. - Avant de suivre la marche d'une opération, nous indiquerons sommairement les principales parties des appareils de cristallisation, dont nous décrirons les détails à mesure que leur emploi se présentera. Un appareil se compose de deux chaudières situées à des

niveaux différents

1. Chaudière supérieure, pour fondre le plomb à désargenter, pouvant contenir 9 à o tonnes ; 2° Chaudière inférieure, pour la cristallisation, pouvant contenir 15 à 16 tonnes. Un plancher, établi au niveau du bord de la chaudière inférieure, permet à l'ouvrier d'enlever les oxydes et de surveiller la marche du travail. On a adopté pour la coulée des tubulures fermées par des plaques de friction. Pour éviter que le plomb ne pénètre dans le tuyau d'introduction de la vapeur et ne s'y fige, on a employé un robinet à clapet.

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liter le mélange des cristaux de la précédente opération avec le plomb en fusion. Un filet d'eau, répandue à la surfaceclu plomb, au commencement de l'opération, active son refroidissement et facilite la formation des cristaux. La vapeur, produite

par un générateur voisin et introduite à la pression de 5 atmosphères dans le bain de plomb, au moyen d'un tube latéral, s'y distribue d'une manière uniforme, grâce à la résistance que lui oppose un disque en fonte qu'on a

rendu bien horizontal. La chaudière est munie d'un couvercle à segments qu'un ouvrier soulève alternativement, toutes les cinq ou dix minutes, pour détacher avec une pince le plomb qui, pendant le bouillonnement, est venu au contact de la partie supérieure et s'y est figé.

Deux petits foyers supplémentaires qu'on met en feu quelques instants avant la coulée, donnent aux tubulures la température voulue pour l'écoulement du plomb. L'ouvrier enlève les oxydes une fois par opération (au commencement avant l'introduction de la vapeur. Le couvercle à segments porte l'amorce d'une cheminée qui met la chaudière en communication avec des chambres de condensation, où arrive la vapeur entraînant une partie des oxydes qui s'y déposent à l'état pâteux. On coule lorsque les environ du plomb sont à

l'état de cristaux. Le plomb enrichi est reçu dans des

cuvettes en forme de tronc de cône fixées clans le sol. Les tubulures sont munies de grilles destinées à retenir les cristaux. Chaque pain pèse environ 2.5oo kilogrammes ; en fait deux par opération, soit 5. 000 kilogrammes. C'est le tiers du contenu de la chaudière. Les pains de plomb, successivement obtenus dans ufie TO1IF. III, 1875.

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