Annales des Mines (1873, série 7, volume 3) [Image 138]

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DU DISTRICT DE SCHEMNITZ (HONGRIE).

ROCHÉS ÉRUPTIVES ET FILONS MÉTALLIFÈRES

Ces différents types se montrent très-caractérisés aux environs d'Illia : le chemin qui conduit au Szittna coupe, à une petite distance au-dessus du village, une masse de tufs blancs compactes qui ne présentent aucun indice de stratification et offrent une ressemblance frappante avec les tufs trachytiques de la vallée du Mittelbach, dans le Siebengebirge. Ils sont formés d'une pâte terreuse d'un blanc grisâtre renfermant de petites lamelles brillantes de feldspath

vitreux, dont quelques-unes sont striées, de très-petites aiguilles d'amphibole hornblende et des paillettes de mica noir dont la plupart n'ont pas un demi-millimètre de dia-

mètre. Au milieu de cette pâte on remarque des taches blanches de forme et d'étendue irrégulières ; elles sont constituées, comme le reste de la masse, par une sorte de kaolin empâtant de petits cristaux de feldspath vitreux, mais l'amphibole et le mica y sont moins finement disséminés. On trouve quelquefois dans ces tufs des fragments aigus de

trachyte gris, qui ont sans doute été enlevés par eux quand ils sont venus au jour. Si nous continuons à monter vers le Szittna, nous passons de ces tufs blancs à des tufs bréchiformes, gris jaunâtre, tout à fait terreux ; on y distingue les mêmes éléments que dans les tufs blancs : la masse est constituée par une sorte de kaolin et renferme du mica et un peu d'amphibole; mais on y trouve en outre un assez grand nombre de blocs de trachyte à contours arrondis. Il y a dans ces blocs des variétés très-différentes : d'abord des trachytes à pâte grise renfermant des cristaux de feldspath vitreux, du mica noir et de l'amphibole, puis çà et là des trachytes rougeâtres appartenant à une variété qu'on ne rencontre pas en place aux environs. Ceux-ci sont formés d'une pâte serrée, demicristalline, d'un rouge clair, au milieu de laquelle se détachent des cristaux de feldspath vitreux blancs, brillants

et nettement striés ; on y remarque de l'amphibole en prismes, mais décomposée et devenue ocreuse, et des pail-

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lettes de mica, d'un brun rougeâtre, altérées également.

Enfin l'on y distingue quelques petits grains de quartz, ce qui rapproche cette roche des porphyres trachytiques, dont elle diffère assez peu comme aspect ; mais elle ne renferme pas, comme eux, des cristaux d'orthose vitreux, et sa teneur en silice n'est que de 62 p. 100. Il est impossible, sur des blocs isolés, de juger à quel groupe on doit rapporter cette variété ; elle semble cependant, par la texture de sa pâte, se rapprocher plutôt des trachytes gris. M. F. v. Andrian indique d'ailleurs des trachytes rougeâtres dans le massif du Ptacnjk Vrh qui est, comme nous l'avons indiqué, formé de trachyte gris, tantôt amphibolique, tantôt pyroxénique.

Quelques blocs présentent une texture tout à fait porphyroïde : la pâte en est compacte, d'un rouge foncé ; elle renferme quelques cristaux blancs de feldspath vitreux, du mica, de l'amphibole fortement altérée et qui ne se distingue de la pâte que par sa structure lamelleuse et par une teinte d'un rouge un peu plus sombre. Le quartz se montre en petits grains hyalins, mais il est rare; on trouve du reste une série d'intermédiaires entre cette roche et les trachytes rougeâtres à pâte plus claire et plus cristalline. Enfin les tufs jaunâtres dont nous parlons sont coupés çà et là par de petits filons d'un pétrosilex brun clair ; ce pétrosilex se divise sous le marteau en plaques parallèles au

plan du filon; par places il est un peu terreux et paraît altéré. Plus haut nous trouvons des dépôts tuffacés tout à fait sableux, stratifiés par couches horizontales et renfermant encore quelques blocs de trachyte plus ou moins décomposés.

Les tufs qui bordent la rive droite du ruisseau d'Illia, en amont du village, ressemblent beaucoup aux tufs blancs dont nous avons parlé d'abord : ils sont seulement un peu

plus solides et leur pâte est d'un gris jaunâtre, mais on y voit les mêmes éléments que dans les tufs blancs et les