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RECHERCHES SUR LES FONTES RICHES EN SILICIUM.
Mais la véritable justification du nom de fontes chaudes se trouve plutôt encore dans les propriétés remarquabl es des fontes riches en silicium, ces fontes pouvant être maintenues longtemps, pendant l'affinage, à une température plus élevée que les fontes ordinaires. En effet, nous avo us pu, par l'excellente méthode d'affinage au gaz oxygène de M. H. Sainte-Claire-Deville, constater que les fontes trèssiliceuses se comportent à haute température, en présen ce des gaz oxydants ou réducteurs, identiques à ceux qui s e trouvent dans le convertisseur Bessemer, d'une manière toute différente de celle des fontes ordinaires. La fonte siliceuse amenée à l'état de fusion dans un creuset de chaux vive, sous le dard du chalumeau alimenté par du gaz de l'éclairage et de l'oxygène, forme un bain qui s'oxyde tranquillement, même en présence d'un excès considérable d'oxygène. Le métal, maintenu constamment en mouvement
par le courant gazeux, se recouvre d'une pellicule irisée qui gagne les bords du bain en fusion et se renouvelle constamment comme dans une coupellation d'argent. On peut, sans changer l'allure du phénomène, chauffer beaucoup au-dessus de la température de fusion. Ces phénomènes différencient complètement l'affinage
des fontes très-siliceuses de celui des fontes ordinaires qui, chauffées dans les mêmes conditions, ne s'affinent qu'avec production de vives et brillantes étincelles. La production des étincelles est liée à la dissolution de l'hydrogène et de l'oxyde de carbone dans le bain en fusion ; ces gaz, qui se dissolvent dans les parties où la température est la plus élevée, déterminent dans les parties moins chaudes un véritable rochage avec projection. Or, tandis que les fontes or-. dinaires dissolvent une grande quantité de ces gaz, les fontes très-siliceuses n'en dissolvent que des traces. Cette circonstance explique la différence que nous signalons dans l'affinage des fontes carburées et des fontes riches en silicium.
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Nous avons pu, après avoir tenu longtemps la fontel`Silicense en fusion tranquille à une température très-éléVée, y déterminer la production de vives étincelles par l'ineo'duction d'une quantité convenable de fonte riche en manganèse. Nous reproduisons ainsi l'un des phénomènes les plus brillants de l'affinage par le procédé Bessemer. Les bulles qui se dégagent dans cet affinage, de même que celles qui forment le S souillures constatées dans les métaux après leur refroidissement, ne sont pas uniquement déterminées par un phénomène analogue au rochage; leur dégagement est souvent accompagné d'un changement appréciable dans la composition chimique de la fonte ou de l'acier, comme les expériences suivantes permettent de le reconnaître. Le bouillonnement de la fonte ou de l'acier, que les métallurgistes observent journellement, peut être facilement étudié dans les laboratoires. 11 suffit de maintenir la matière en fusion dans des apPareils en terre réfractaire pour le constater ; le .phénomène se continue, aussi longtemps qu'elle reste fondue, sans variation sensible de température. Ce dégagement n'est pas dû à une action du métal sur les gaz oxydants de l'atmosphère (vapeur d'eau ou acide car-
bonique), car il se manifeste en leur absence. (inc fonte maintenue en fusion pendant soixante-douze heures dans un appareil bien clos et sous une faible pression dégage encore du gaz à la fin de la troisième journée. Cette même ,fonte, placée dans une atmosphère d'oxyde de carbone ou d'hydrogène, se conduit comme dans le vide sec (*) , et
l'analyse nous a montré que le gaz qui se dégage est de l'oxyde de carbone. (") Dans toutes ces expériences, le dégagement des gaz est accompagné de projection ; il faut donc avoir soin de garantir la couverte du tube de porcelaine, car elle cesse d'être imperméable dès qu'elle est attaquée par le fer. Pour plus de sûreté, on emploie des tubes vernis à l'extérieur et à l'intérieur.