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REVUE DE GÉOLOGIE.
A l'aide des cartes jointes au travail de Panteur, on voit bien que, lorsqu'un même bassin a reçu des terrains superposés, les élévations et les dépressions qu'il offrait à l'origine se sont conservées, mais qu'elles vont en s'atténuant dans les terrains plus récents. On voit aussi d'une manière très-nette que des fonds de mer ont souvent été soulevés à, quelques kilomètres au-dessus du niveau actuel de l'Océan; en sorte qu'il est impossible d'admettre la théorie d'après laquelle les montagnes proviendraient seulement d'élévations lentes, analogues à celles qui ont lieu sur nos rivages.
Enfin on constate encore que les terrains relevés sur les flancs des montagnes présentent généralement une forte pente qui est alors bien accusée par le rapprochement des courbes horizontales; cette pente exceptionnelle disparaît toutefois à une petite distance des montagnes, et il faut sans doute attribuer ce résultat à ce que les roches sédimentaires restent toujours plus ou moins molles dans l'intérieur de la terre.
Faille de 131ara. M. D o uv il lé (i) a décrit une faille brisée qui accidente les plateaux situés à l'ouest de Vernon et qui paraît en relation intime avec l'apparition des sables granitiques et des argiles à silex (2).
Cette faille se divise en trois sections : l'une do Vernon à Blaru, dirigée 1500; la seconde de Blaru à Saint-Illiers ; la troisième de Saint-
niers à la mare de la Forge. Il y a surélévation des couches sur- le côté nord-est de la faille, et cette dénivellation, qui affecte tous les terrains tertiaires, doit s'être produite postérieurement au dépôt du calcaire de la Beauce. Les sables granitiques, avec les caractères propres aux filons d'injection, se rencontrent presque toujours aux points où là dénivellation peut être observée.
de la seine. M.Aléber t étudié la grande faille qui jalonne le cours moyen de la Seine entre Rouen et Vernon. cette faille se reconnaît
à Bapaume, à l'ouest de Rouen, puis elle passe sous l'église de Saint'Sever, où M. FIar 1 é l'a depuis longtemps signalée, déterminant un
rejet de 153 mètres d'amplitude. On la retrouve ensuite à Val-
Saint-Denis, à Alizay, à Connelles, à,Muids, à Thosny et àjla Roque, (I) Bull. Soc. géol. [2], XXXIX, 472. Revue de géologie, X, 234. Bull. Soc. géol. [2], XXIX, 453.
6o3 où elle est extrêmement nette. La même faille se soupçonne à Vernon et se retrouve à Blaru. En somme, la faille se compose de deux parties rectilignes se coupant à Thosny sous un angle de ao à 22 degrés. STRATIGRAPHIE SYSTÉMATIQUE.
Reliefs du dura dedois. M. Jourdy (1) a cherché à analyser les reliefs du sol dans le Jura dôlois. L'îlôt gneissique de la Serre constitue la charpente et l'arête orographique de cette région ; sa direction et ses mouvements ont eu une grande influence dans la formation des reliefs de toute la contrée voisine. M. J ourdy remarque que les chaînons qui constituent le système du mont Roland ont au sommet une courbure très-faible et sont séparés de leurs flanquements par des failles longitudinales. De plus, ces failles sont d'autant mieux marquées que les chaînons sont plus voisins du massif de la Serre. Les cirques qu'on observe sur les crétes sont le résultat de la rencontre de ces failles longitudinales, dirigées N. 550 E., avec d'autres failles transversales.
Entre Rochefort et Orchamps, on observe un autre genre de structure; c'est une voûte surbaissée dont la clef s'est rompue et est tombée dans l'intérieur, laissant subsister à droite et à gauche, comme deux bourrelets, les reins de la voûte primitive. Cette structure, que M. Jo u r dy appelle structure en écarlelement, est opposée à la structure en éventail qui domine dans les Alpes et qui peut être considérée comme le maximum des effets de refoulement. -2_ Dans un autre district, celui de, Saligny, on observe des failles convergentes qui indiquent une structure en étoilement. Fbrenfig, à l'ouest de la;Serre on remarque plutôt des collines isolées ou pitons constituées par le bathonien aux pieds duquel les roches argoviennes apparaissent relevées. L'observation prouve, selon M. J o urd y, que l'orientation des failles produites, lors d'une même révolution géologique, est variable suivant leur distance au massif cristallin de la Serre ; en outre, Porientation'des failles est sensiblement constante, pour une région déterminée dei:Tura dôlois, dans les diverses révolutions géologiques. En d'autres termes, les reliefs du Jura, produits par des soulèvements d'âges divers, sous l'influence de forces origi-
naires du sud-est, ont dû se mouler contre les reliefs des roches anciennes formant l'angle dessiné par le Forez, le Charolais, le (1) Bull. Soc. géol. [2], XXIX, 336.