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Carte n." 2,
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par les côtes occidentales du Cotentin , est obligé de se replier sur lui-même. Les eaux s'arrioncelent dans le golfe formé par les anciennes proyinces de Normandie et de Bretagne et s'élèvent à quarantecinq pieds vis-à-vis Port-Malo , tandis qu'elles ne montent qu'à dix-huit ou vingt pieds au-delà de
la pointe de Barfleur où elles ont la faculté de S'étendre. Le courant principal sort ensuite par le Pas de Calais et va rencontrer, un peu au-dessus, dans la mer dunord, celui qui contourne la Grande-Bretagne en passant au nord de cette île.
Mais si à la place du Pas de Calais, on supposait un isthme qui joignit l'Angleterre au continent , le courant du flot, après avoir doublé le cap de Barfleur, et frappé les côtes méridionales de la Grande-Bretagne, serait arrêté par cet isqhme. Ses eaux s'accurnuleraient dans le golfe formé par
le comté de Kent et les départemens du Pas de Calais et de la Somme, comme on sait qu'elles
s'accumulent dans la baye de Cancale, avec cette différence que le courant ne trouvant aucune issue, lés eaux se gonfleraient davantage et parviendraient à une hauteur .que l'on peut supposer au moins de trente à quarante pieds au-dessus de leur niveau .actiiel, puisque la différence des marées à Port-M do et dans les ports de la Manche placés derrière la presqu'île du Cotentin par rapport à la direction du .flot , est aujourd'hui de plus de vingt-cinq pieds. (*) (*) Dans le mémoire où j'ai présenté cette opinion, que la mer s'élevait plus dans le canal de la Manche ,. lorsque la France tenait à P4ngleten'e qu'elle ne s'y éléve' d présent, j'ai Cité pour exemple le canai de Bristol où la mer s'élè.,e réellement presque aussi haut, .que dans la rade de Cancale. [ Note du citoyen LAMBLARDIE,]
( 29 ) Quoique l'existence de cet isthme ne soit prou-, vée par aucuns monumens historiques , et qu'au-
cune tradition connue n'en ait conservé la mémoire parmi les hommes , cependant quelques particularités viennent à l'appui des conjectures auxquelles on est naturellement conduit. C'est notamment l'espèce d'identité que l'on remarque entre la langue des Gallois et celle des bas Bretons
langue que plusieurs étymologistes font remonter à la plus haute antiquité ; car ce fait, qu'on ne peut révoquer en doute, suppose une communication facile entre l'Angleterre et le continent, et cette communication n'a pu avoir .lieu que par mi isthme dans un temps où la navigation-n'existait point encore. (*) Mais qu'a-t-on besoin de recourir à des preuves morales , quand les preuves physiques existent Le fond de la Manche, depuis son embouchure entre Brest etles Sorlingues, où il est couvert de soixante brasses d'eau , s'élève graduellement jus-
qu'au Pas de Calais., où l'on ne trouve plus que quinze à dix-huit brasses. Ce fond s'incline feulent dans la mer du nord au-delà du détroit. Les
falaises du Calaisis et du comté de Kent sont de la même nature , elles sont l'une et l'autre coupées verticalement du côté de la mer, elles s'étendent dans la même direction et semblent n'être que le prolongement l'une de Vautre ; enfin les savans qui ont traité la question de l'existence de l'isthme (*) Le rapport entre ces deux langues est attribué, par Je
plus grand nombre des historiens , à une colonie qui passa de la Grande-Bretagne sur le Continent , vers l'an 83 , avec Maxime , et qui se retira dans l'Artniprique après la mort de cet usurpateur..( Vayet etitr'autres l'histoire d'Angleterre du docteur pages 8o et suivantes (Ce. Fleury, , tome I.