Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
( .12 ) de la cristallisation , comme une sbrte de luxe, qui ne peut qu'embellir , par dés accessoires intéressans , l'édifice de la science , mais ne doit point entrer parmi les matériaux destinés à en composer les fondemens et les parties principales. On .pourrait -répondre que ce sont les théories qui font .les véritables sciences , parce qu'elles seules réunissent dans une même vue une foule de faits qUi , sans elles , resteraient,épars , et n'auraient aucun lien commun ; mais en renfermant le mot de science dans la signification qu'on y attache ordinairement , lorsqu'il s'agit d'histoire naturelle, c'està7dire , en ne prétendant exprimer par ce mot que fa- connaissance des êtres et la détermination des caractères qui peuvent servir à Tes faire distinguer les uns des autres , il est aisé de prouver , ce. nie
semble, que l'étude de la théorie des cristaux est Lien éloignée d'être stérile, même relativement à .ce dernier objet et qu'ici comme en mille autres .circonstances , ce que la vue de l'esprit a aperçu, -peut avoir une heureuse influence , même sur les observations qui semblent ne demander que des yeux attentifs.
Le calcul relatif aux lois de la structure, sert
à déterminer non-seulement les formes connues mais celles qui ne sont encore, àenotre égard, que dans l'ordre des possibles. Gr cette fécondité de la théorie fournit un moyen pour décider si telle variété de cristal , récemment observée , appartient , ou non , à la substance dont on la soup-
çonne d'être originaire._ Car, si l'on trouve une loi simple et régulière de décroissement qui , en partant de la forme primitive de cette substance soit susceptible de produire, le cristal donné , il en résultera une forte présomption en faveur du
(13 ) rapprochement soupçonné. Si, au contraire, le calcul
ne conduit à aticune loi admissible de décroissement , on en conclura que le cristal est d'une espèce
différente. La théorie fournira ainsi une méthode d'exclusion , qui servira à tracer les limites qui circonscrivent le domaine de chaque substance les résultats du calcul seront pour le chimiste des espèces d'avis propres à le diriger dans ses ana-. lyses. C'est d'après une semblable méthode, que j'ai reconnu plus de -dix espèces de substances différentes , parmi celles dont les naturalistes avaient composé le genre du schorl. Ce que je viens de dire se rapporte à la classification des minéraux ; mais la théorie offre de plus des caractères distinctifs , susceptibles de se combiner avantageusement avec ceux qui seraient -puisés dans d'autres sources , pour aider l'observateur à reconnaître la place qu'un minéral occupe dans le
système. Car la forme primitive à laquelle cette théorie ramène toutes les autres formes , n'est pas simplement hypothétique ; elle est donnée par la
manière dont on peut diviser le cristal , en suivant les joints naturels de ses lames composantes. Cette division a lieu indifféremment dans toutes les parties du cristal ; on peut l'obtenir en operannsur des fragmens informes , et même sur les produits lamelleux
de la cristallisation confuse. Or , quoique ce soit ici une affaire d'observation , qui ne paraisse pas exiger que l'on ait fait une étude suivie de la théorie, il n'est cependant pas difficile de concevoir combien cette étude donne d'avantages à l'observateur pour mieux se reconnaître , et démêler plus facilement les traits de la forme primitive sous l'enveloppe infiniment variable qui la masque. ;La division méoanique peut donc intervenir dans une