Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 263]

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la Trinité , près du bord de la nier, et fort loin des montagnes de l'intérieur de l'île , un lac d'asphalte d'une étendue considérable ( j). Les petites Antilles ne sont pas à beaucoup prés aussi riches en métaux qu'en produits volcaniques je n'y ai vu en général , que plusieurs variétés de

mine de fer

,

des sulfures

de fer en 'pyrites de

différentes formes ; mais il n'y a aucune trace d'autres substances métalliques, Les anses du quartier de la Cabestere à la Guadeloupe sont remplies d'une quantité surprenante du plus beau sable Lithologie.

attirable, analogue à celui de Saint-Quai en Bretagne. La lithologie y est plus intéressante. Parmi un

grand nombre de rociles composées qui se trouvent Tabago , j'y ai découvert une espèce de

dure ,

serpentine

d'une grande beauté. Il y a dans File de Sainte-Lucie des roches dont la nature semble annoncer des filons métalliques. Dans presque toutes les îles , et sur-tout à la _Martinique , on trouve les plus belles variétés de bois agatisé des calcédoines, des jaspes , du cristal de roche, de l'agate, &c. Le noyau des principales montagnes paraît être de granit de différentes espèces mais les côtes du nord et de l'est sont presque toutes formées de carbonate de chaux, produit par la décomposition plus ou moins avancée de plusieurs variétés de madi-épores. Ce n'est point, en général, avec le carbonate de chaux, même le plus homogène , que l'on fait de la chaux ; elle serait presque toujours de mauvaise qualité , et l'on pré, ( ) Le citoyen Léonard a reconnu à fa Désirade les traces d'un volcan éteint. Il a visité plusieurs cavernes qu'il croit pro-, duites par les anciennes éruptions.

fere l'usage d'une espèce de madrépore que l'on drague en grande abondance à une petite distance de la côte. Je n'ai trouvé le sulfate calcaire qu'en très-petite quantité , et sur-tout parmi les produits volcaniques de la Guadeloupe et de Saint-Eustache. Je n'entrerai pas ici dans de plus grands détails sur les îles du Vent : pour remplir vos vues , c'est

principalement de Saint -Domingue que je dois vous entretenir.

ITINÉRAIRE MINÉRALOGIQUE DE .5'4.1NTD OMINGUE.

D' A P R ÈS les renseignemens que l'histoire et la tra-

dition nous fournissent , la partie de Saint-Domingue qui doit être la plus riche en métaux précieux, est celle que les Espagnols viennent de céder à la France. C'est dans le centre de leur colonie qu'on trouvait l'or dont les infortunés Caraïbes étaient ornés , et qui excita la cupidité barbare des compagnons de Christophe Colomb. Orme doit pas supposer que ces Caraïbesdont les faibles restes nous montrent

encore les plus doux et les plus apathiques des hommes eussent entrepris des travaux bien fatigans ou bien ingénieux pour se procurer ce funeste métal. Ils le ramassaient probablement dans le lit des torrens et des ruisseaux. Aujourd'hui cette exploitation superficielle étant épuisée, on sait à peine le canton oît elle a existé, et on ne débite à cet égard qué des fables puériles. Comme on ne s'est jamais donné la peine de faire

des recherches pour connaître la minéralogie de Saint-Domingue , et que tous les travaux et toutes les dépenses étaient dirigés , avec raison , vers les progrès d'une culture qu'on avait portée à un degré

_servations