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ANALYSE 94 grise-verdâtre : après avoir été délayée dans l'eau on fa arrosée avec de l'acide mUriatique ; le tout s'est parfaitement dissous, et ,la liqueur a pris une couleur jaune-verdâtre. Cette dissolution, évaporée jusqu'à réduction à un quart , s'est prise en une gelée verte, dont la nuance s'est beaucoup affaiblie par la dessiccation. On a étendu le résidu avec une grande quantité d'eau, et on a observé que les premières portions de ce liquide versées sur la matière , lui ont fait prendre une couleur verte gaie très-agréable. La dissolution du sel avait aussi la même couleur , mais beaucoup plus faible; Il est resté une matière blanche , grenue , insipide , insoluble dans l'eau , et qui avait' toutes les propriétés de la silice ; elle pesait 64,5 après avoir été rougie au feu.
EXP. III,' La liqueur (de l'exp. IL') de laquelle la silice a été séparée , fut traitée par la potasse caustique mise en excès , et soumise ensuite à l'ébullition pendant quelque temps ; la plus grande partie 'de la matière précipitée fut redissoute : cependant il en resta une certaine quantité, qui refusa opiniâtre-
ment de se dissoudre. La dissolution ayant été filtrée , on recueillit sur le papier la matière insolubie , qui , lavée et séchée, pesait 3,26 parties. Cette -matière avait une couleur lilas légère, laquelle devenait verte par. la chaleur du chalumeau. Fondue avec Je borax et Ie seI fusible de l'urine,
elle leur a donné une superbe couleur Parfaitement semblable à celle de l'émeraude. Cette propriété de colorer ainsi en vert. le borax et le sel microcosmique , nie détourna de la première idée que j'avais conçue , que cette matière pouvait être
DE L'ÉMERAUDE DU PÉROU. 95 de l'oxide de nickel, puisque l'oxide de ce métal
quoique vert , communique cependant au borax une couleur d'hyacinthe. Comme cette teinte ressemblait entièrement à celle que j'avais obtenue de l'oxide du métal nouveau contenu dans le plomb rouge, j'ai dirigé mes essais dans cette vue : pour
j'ai pris cette matière colorante retirée de l'émeraude, et je l'ai fait bouillir, jusqu'à siccité avec de l'acide nitrique ; alors j'ai versé sur le résidu , de la potasse caustique, et j'ai obtenu une dissolution d'un jaune citrin , qui, mêlée avec une dissolution de nitrate de plomb , a régénéré surle-champ le plomb rouge de Sibérie , et a donné, avec le nitrate de mercure, un précipité d'un rouge de vermillon, absolument comme le fait l'acide du cela ,
plomb rouge. Ces expériences , quoique peu nombreuses suffisent pour convaincre que la matière colorante de l'émeraude du Pérou n'est point du fer, comme l'a annoncé Klaproth; que c'est, au contraire, l'oxide du métal nouveau que j'ai découvert dans le plomb rouge , et sur lequel je donnerai incessamment à l'institut le résultat de mes dernières expériences.
Mais une chose qui doit étonner les personnes qui connaissent la sagacité et l'exactitude que le chimiste de Berlin a mises dans ses travaux , et qui lui ont mérité une si haute réputation , c'est qu'il n'ait point aperçu cette substance , si facile à reconnaître par un grand nombre de caractères entièrement différens de ceux -que présentent tous les autres minéraux.
EXP, IV,' Je passe maintenant aux autres principes de l'émeraude, On se rappelle que la liqueur ( de l'exp. II." 2 , dépouillée de la silice , fut