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THÉORIE. DES FILONS, conséquent perpendiculaire à la couche des bancs, s'ils eussent été tous horizontaux : on doit donc en conclure que par-tout où on les voit fort inclinées à l'horizon , elles ont pris une nouvelle position ainsi que Ta masse entière, ou que l'horizon luimême a changé ; que si on les voit plus ou moins 3 68
obliques au lit des bancs parallèles qui composent la masse rompue, c'est que ces bancs eux-
mêmes étaient dès-lors inclinés sous un angle pareil
ou alterne ; que si quelques-uns de ces filons se trouvent aujourd'hui parfaitement horizontaux c'est que le massif qu'ils traversent a subi la révolution entière du quart de cercle ( j'en connais qui ont subi celle de i So degrés , c'est-à-dire, qui ont été mis sens dessus dessous ; enfin , que par le nombre et la différente obliquité des autres
filons qui partagent le massif et le quart de cercle, qui s'y montrent antérieurs ou postérieurs les uns aux autres par leur interception ou leur continuité,
on pourrait juger le nombre, l'ordre et la force des convulsions qui en ont été la cause. 3.0 Mais, puisque réellement , ou presque généralement, tous les filons sont obliques au plan, droit ou courbe , des couches qu'ils ont rompues
ces couches et leurs masses avaient donc déjà perdu l'horizontalité ? une partie de la surface du globe était donc déjà bouleversée, même avant l'ouverture des premiers filons , avant que les deux causes
que nous leur donnons existassent ou pussent se
manifester de la même manière ? 4.0 Or , ce fait naturel , quoique l'un des plus certains et des plus importans , reste inconnu ; resterait même inconcevable , si l'on n'admettait pas lets hypothèses que j'ai établies ( chap. XXIV et
PAR LE C.en BERTRAND, 369 et ailleurs) sur les premières altérations qu'a éprouvées 'la surface du globe , tant dans ses formes que dans ses matières originelles ; .si ne- reconnaissait pas , entre autres , que les commotions souterr.aines , agissant aujrjurd'hui très-localement et obliquement sur cette surface aride, pétrifiée et toute irrégulière , la brisent nécessairement en éclats informes ; que précédemment , leur action étant plus profonde et plus étendue sur des masses moins desséchées , il a dei en résulter des ruptures plus régulières et fort prolongées , telles que les filons mais que plus anciennement encore ces convulsions , quoique, sans doute, bien plus puissantes n'ont pu produire que de grandes bosses et tuméfactions , lorsque la surface était uniforme, recouverte et chargée d'une masse d'eau générale, lorsque ses couches supérieures , ainsi comprimées étaient encore assez ductiles pour se distendre et se prêter à toute courbure ou inflexion, sans se rompre ou sans cesser d'être continues. C'est dans ces premiers bouleversemens des couches vierges et natives , que j'ai montré la cause ou l'origine , jusqu'à présent inconnue , de toutes les espèces de schistes, ou , en général , des grandes masseS feuilletées et délitées ;. qui sont 'précisément les masses à filons. 5.° Effectivement, et d'après tout cela , on conçoit bien que d'autres tremblemens de terre s'étant renouvelés plusieurs fois sur ce S mêmes masses qui avaient pris beaucoup plus de consistance depuis leur émersion totale ou partielle ; ils ont dit y faire des fentes et des filons, à différentes époques : mais , pour concevoir que ces masses aient pu se fendre aussi en différenS temps par l'inégalité Aa Journ, des Mines , an VI.