Journal des Mines (1797-98, volume 8) [Image 163]

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COLLINE DE CHAM,PIGNY. 798 générateur ; que les testacées eux-inêmes n'ont pas toujours pu la concentrer sous leur coque épaisse et dure ; que, par extravasion ou expansion quelconque, elle s'est communiquée au dehors, et par

conséquent au calcaire vierge. Sans doute que, d'après ce fait , il adoptera l'explication que j'ai donnée de toutes les formes bizarres , plates et

cornues , qu'on voit dans une infinité d'autres

silex ; sans doute aussi qu'il n'hésitera plus d'as. surer que la craie elle-même a subi une pareille conversion , puisque c'est la seule matière qui faisait originairement et qui fait encore l'enveloppe immédiate de l'animal sulfurisé ou silice.

Du reste, ce savant jugera si j'ai eu tort ou

raison de voir , en ceci , une des causes qui ont rendu les ditTérens calcaires natifs plus et moins durs ou compactes ; s'il a été possible dans certaines circonstances , par exemple celle d'une grande chaleur, que l'acide sulfurique ou le germe siliceux se soit dilaté et subtilisé, au point de pénétrer presque également toute la masse du cal-. caire environnant, et de ne laisser à son foyer qu'un de ces noeuds ou noyaux qui résistent tant au marteau , et de ceux qui , ayant seuls résisté à la vague, ont formé les crans de gallet calcaire. Il décidera sur-tout , si la différence que j'ai osé établir entre le siliceux et le quartzeux , n'est pas fondée en faits ou en raisons valables ; et si l'acception du mot silice ne devient pas aussi fausse qu'abusive, lorsqu'on la rend commune aux quartz et aux cailloux. Du jugement qu'il portera sur chacune de ces idées ou considérations, doit sortir naturellement une explication des agates, calcédoines, sardoines,

COLLINE DE CI-IAMPIGNY.

799 stalactites, incrustations, &c. , qu'on voit, à Cham-

pigny et ailleurs, confondues ou identifiées avec des calcaires soit natifs , soit même arénacées ; et il peut encore y être conduit par un examen attentif des pays environnans. Car , outre ce que j'en ai déjà dit, il remarquera que les mêmes cailloux, qui sont ici agrégés et cimentés, ont été charriés bien plus loin à l'ouest,

où ils forment des gravières, telle que celle de Popincour , et où il est facile de les reconnaître

quoiqu'ils y soient tous isolés , oblitérés par le transport , et avec des couleurs bien moins vives

qu'a l'est, sur la haute plaine et dans les vallons de la Brie, on en retrouve beaucoup de pareils les uns épars et isolés, les autres groupés en roches

plus ou moins grosses ; que, vers Coulommiers, Jouare , Montmirail , &c. , les concrétions siliceuses ont formé des masses énormes , dans lesquelles on taille des meules de moulin d'une seule pièce ; enfin , que sur la plus grande partie de cette plaine, et sur-tout vers sa pointe, à La Qeïce ,

à Touman , à Gros-Bois , dans la forêt de Senart , &c. , les couches supérieures de la masse générale de calcaire sont devenues tellement com-

pactes et siliceuses , qu'elles ont reçu non-seulement la dureté des meulières , mais encore des stalactites et incrustations tant internes qu'externes, et fort approchantes de celles de Champigny. Et c'est ici que cet habile minéralogiste pourra

voir les effets réels d'une cause qu'il a très-judicieusement soupçonnée, mais qu'il n'a pas trouvée applicable au terrain maigre et sableux de Champigny ( qui cependant peut et doit avoir été trèsfertile autrefois , avant que la pluie etit lavé toutes les côtes aussi déclives que celle-là ) ; je veux dire