Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 106]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DES PROFESSEURS. ,2 I 0

DISCOURS

.n'a pas nui à l'art des mines l'opinion mal fondée que les minerais ne se trouvent que dans les pays incultes et stériles , et l'opinion plus mal fondée que les métaux croissent et mùrissent ! combien ne

lui a pas nui la ridicule baguette appelée divina-

ioire, que des charlatans ont su faire tourner à leur gré , et dont le résultat a toujours .été la ruine des gens crédules , et par suite .une défaveur générale répandue sur les entreprises des mines et .sur toute spéculation qui y était relative ! eLa raison a dissipé toutes ces: erreurs ; l'esprit

de système a fui l'art des mines a marché d'un pas plus ferme sur la trace des sciences qu'il a appelées à son secours ; il s'est approprié les découvertes des autres arts ; il a saisi toutes les applications qui pouvaient lui être utiles ; il a fait plus, il a su- créer des instrumens particuliers , des machines puissantes , et des moyens égaux aux obstacles qui se sont offerts. Qu'il nous suffise de citer ici quelques-unes des découvertes les plus importantes de cet art. A. La sonde est une invention précieuse, due à l'art des mines, et dont plusieurs autres arts peuvent tirer un parti avantageux. Cet instrument peut être comparé à unesorte de tarière ou de foret, dont les tiges reçoivent des alonges sticcessives à mesure qu'on l'enfonce dans le sein de la terre il sert.- à- rapporter des échantillons des divers terrains , pris à.. la profondeur de cent ou même de deux cents mètres , et à indiquer ainsi d'une manière sûre , l'existence des couches minérales.

,

Dans l'intérieur des mines , la sonde sert encore à procurer .une prompte circulation d'air entre des travaux, à faire reconnaître le voisinage des eaux, à prévenir leur irruption subite, et à les faire écouler dans les ouvrages. inférieurs.

211.

Hors des. mines, le tourbier emploie la sonde pour reconnaître ,la présence d'un banc de tourbe, sa qualité , son épaisseur , son étendue , ses interruptions. Le cultivateur l'emploie pour rechercher soit un dépôt souterrain d'engrais précieux , une couche de marne , soit un banc de gravier caché sous son sol argileux, et qui lui permette d'assécher naturellement et sans frais ses étangs infects et ses marais stériles. Le fontainier , enfin , emploie la.

sonde pour ouvrir des sources abondantes dans des terrains arides procurer des fontaines jaillissantes , et amener des eaux potables. dans les lieux

où la nature n'avait donné à la surface que des eaux pesantes et niai-saines.

La machine à colonne d'eau est due aussi à l'art des mines. Cette machine , qui ne consiste que dans une seule colonne d'eau qui presse sur un piston en raison de sa base et de sa hauteur est la plus simple et la plus économique; elle est en même temps le plus puissant de tous les mo,, teurs connus , sans en excepter la machine à peur. C'est dans les mines où: il existe des galeries

d'écoulement, que la -machine à colonne d'eau peut être employée ; et elle l'est avec d'autant plus d'avantage , que ces galeries sont plus profondes. Les Belges , sous le gouvernement autrichien , ne l'ont point établie aux mines de Vedrinprès Namur;

les Belges, devenus Française répareront cette faute, et mettront ainsi à profit lesuperbe aqueduc, long de six kilomètres , qui existe dans ces mines,

à cent mètres de profondeur au-dessous du ruisseau qui coule à la surface. Terminons noscitations par ..la découverte précieuse du cuvelage et picotage des puits; décOuverie sans laquelle beaucoup de mines resteraient pour toujours inexploitées. Tout le monde