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LETTRE SUR LES VOLCANS,
PAR LE C.e" MIJTHUON.
et de la Haute-Loire, dans le moment où le fanatisme y exerçait ses fureurs ;: soit bonheur , soit égard pour l'homme simple sur le visage duquel on lit qu'il ne veut attaquer personne , mais qu'il est prêt à se défendre jusqu'au dernier soupir, je 'n'eus aucune mauvaise rencontre : *cependant la cocarde tricolor fut constamment à mon chapeau , et je ne quittai pas un moment mon habit
s'élevait. Ainsi tout volcan qui en a eu , et dont les flancs sont ouverts , doit offrir plusieurs étages de colonnes, qui doivent avoir le plus souvent des laves pour bases et pour chapiteaux , et quelque-
d'uniforme.
Étant donc éloigné du pays des volcans , et n'ayant avec moi aucune collection des produits volcaniques , il ne m'est guère possible de m'occuper de l'objet sur lequel je me propose de revenir ;
cependant, puisque vous 'le voulez et que vous avez entamé la matière , je dirai un mot sur les
basaltes.
Que les basaltes aient été dans un état plus ou moins fluide ou liquide, c'est ce qui ne me paraît pas douteux ; et vous le croyez vous-même, puisque vous y reconnaissez une lave fondue.
Que ce qui a été liquide ou fluide ait pu
couler , cela n'est pas moins certain : niais les basaltes ont-ils toujours coulé il me semble que non ; n'ont - ils jamais coulé il me semble que non aussi. Les basaltes ont été cristallisés par la voie sèche ils prenaient donc leur forme soit dans la montagne, soit au-dehors ; il ne leur fallait pour cela qu'un refroidissement lent et paisible. Les cendres et les
laves me paraissent être les scories des basaltes : elles surnageaient , et, lors des exp/o.ions , elles étaient rejetées ; la masse basaltique se trouvait alors
nettoyée. A chaque éruption, le cône volcanique
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fois aussi des basaltes couchés ; car enfin la matière
basaltique pouvait devenir assez abondante pour qu'elle ne pût plus être contenue dans le cône, malgré l'élévation progressive de ses bords. Observez aussi qu'une ou plusieurs ouvertures latérales faites dans les momens d'agitation , pouvaient également lui donner une issue. Dans ces deux cas, la substance basaltique devait couler, et je pense que cela est arrivé souvent. Je crois en avoir vu la preuve de fait à l'endroit que l'on nomme le Pertuis, entre Issengeaux et,
le Puy : il y a un groupe de basaltes couchés,
sur lequel , permettez cette expression à un miné-
ralogiste , on a eu la mal-adresse de faire passer
le chemin ; en sorte que le pavé des géans est foulé aux pieds par de petits hommes comme nous. Les prismes qui composent ce groupe sont d'une lon-
gueur inégale , et leur extrémité , qui n'est pas brisée, laisse voir l'endroit où la matière s'est figée et a cessé de couler. Ces basaltes ne sont sûrement pas à l'endroit où ils ont pris naissance ; mais il me paraît absolument vrai de dire qu'ils se sont
formés hors du volcan , sur un plan incliné
autrement if faudrait avancer que ce sont des stalactites ou des stalagmites ; ce qu'il est impossible d'admettre. Me permettrez-vous de dire que l'on
s'était battu au Pertuis la veille du jour où j'y passai? Je sang couvrait encore les monumens de l'ancienne
agitation physique de cette contrée : faut-il , me
disais-je tristement lorsque la nature paisible assure