Journal des Mines (1800-01, volume 10) [Image 122]

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DE LA NOUVELLE CA/DONIE.

ANALYSE D'UNE TERRÉ

7°9 Cette terre est effectivement verdâtre, douce

ordres. Nous donnâmes à la plupart d'entre eux des morceaux de biscuit qu'ils nous demandèrent , en tendant vers nous une main, tandis

au toucher, formée de petits filets faciles à diviser ; elle devient rouge au feu, et perd 4

tractaient les muscles de toutes leurs forces pour le retrécir encore davantage.

ioo grains , environ 5,34 grammes de cette substance soumis à l'action de l'acide sulfurique , se sont édhauffés" assez sensiblement, et ont diminué de volume. Au bout de quelques jours, le mélange ayant été lessivé et calciné ne pesait plus que 57 grains , environ 2,5

centièmes de son poids.

.que de l'autre ils nous montraient leur ventre naturellement très-applati , mais dont ils con-

J'en vis cependant arriver un qui avait l'estoma.c déj à bien rempli, et qui pourtant mangea

en notre présence un morceau d'une stéatite très-tendre, de couleur verdâtre et de la gros-

grammes.

seur des deux poings.

La lessive évaporée a:donné des cristaux prismatiques qui avaient une couleur verdâtre, une

Nous en vîmes par la suite beaucoup d'autres

manger abondamment de cette même terre ; elle sert à amortir le sentiment de la faim en

saveur amère et légèrement métallique, ana-

que cette substance ne fournisse aucun suc nourricier, elle est cependant très-utile à ces

et pesant 57 grains étant encore coloré, fut exposé à l'action de l'acide muriatique , qu'il

logue à celle du cuivre.

remplissant leur estomac, et en soutenant ainsi les viscères attachés au diaphragme ; et quoi-.

Le résidu insoluble dans l'acide sulfurique ,

colora en jaune citron. Le résidu lavé et séché ne pesait plus, après cette nouvelle opération, que 46 grains , ou .2,4 grammes. La matière dissoute par l'acide muriatique fut précipitée

peuples, qui doivent être fort souvent exposés à

de longues privations d'alimens , parce qu'ils s'adonnent très-peu à la culture de leurs terres , d'ailleurs très-stériles.

Il est à remarquer que sans doute les habitans de la nouvelle Calédonie n'ont fait choix de la stéatite dont je viens de parler, que parce qu'étant très-friable, elle ne séjourne pas Ion tems dans leur estomac et dans leurs intestins. On ne se serait jamais imaginé que des antropophag-es eussent recouru à un pareil expédient, lorsqu'ils sont pressés par la faim cc.

par la potasse caustique, et le dépôt lavé et dissout dans l'acide sulfurique , réuni à la première solution sulfurique.

Craignant que le résidu terreux, pesant 46 grains, ne contînt encore quelques parties de matières que les acides n'auraient pu dissoudre, en raison de l'abondance de la silice- qui les défendait, je le fis fondre avec la potasse .