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SUR LA FABRICATION Dt1 CHARBON'
chêne qu'on y apporte des départemens Le bois de cette forêt peut avoir quelque supériorité sur les autres ; il croit lentement, il est
dur et pesant ; mais comme il ne parait pas qu'on emploie ailleurs les mêmes moyens de fabrication, on ne saurait attribuer qu'une lé-gère partie de cette grande différence dans les prix du charbon à cette supériorité du bois. Le soin qu'on a de placer le fourneau au milieu d'un entourrage de murs, qui, en arrêtant le courant d'air inférieur, rend la cuisson
plus égale et plus parfaite ; ce soin et quelques autres dont nous parlerons, paraisSent contribuer spécialement au bénéfice dont il est question.
Presque partout, les tas de bois qu'on veut
réduire en charbon sont placés çà et là dans les forêts, et demeurent exposés à l'action de l'air dans tous les sens ; à Ben.on, au Contraire, ne cuit le charbon que dans des chambres. Ces chambres ont 20 pieds en carré (6 mètres et demi ) ; leurs murs, formés de moellons liés avec de la terre, ont 15 pieds de ha-uteur (près de 5 mètres) ; leur couverture est composée de planches et de tuiles disposées de manière qu'il existe entre chaque planche un espace d'un à deux pouces (3 à 5 centimètres) , pour laisser un libre passage à la fumée. Le sol de la chambre est bombé ; un massif de terre glaise s'élève au centre de 6 à 7 pouces en laissant entre le mur (16 à 19 centimètres)' et lui un espace circulaire de 2 pieds et demi de largeur (8 décimètres) , et les quatre angles libres pour le service du fourneau. On n'emploie que du bois de chêne, connusous
DE LA FOR T DE BENON. 41-5 le nom de chêne noir, et très-rarement du chêne blanc (1). On ne prend que de celui de la coupe dê l'année, jamais de celui des précédentes. Ce bois a dix, douze ou quinze ans ; on n'en sépare point la partie inférieure de l'arbre. Sa grosseur n'excède cependant pas ordinairement 6 pouces de diamètre (environ 16 centimètres). On le coupe en bûches de 3 pieds 8 pouces à 4 pieds de longueur (12 à 13 décimètres), appelées billes ou billettes. On les place (sans les fendre) debout sur le massif de terre, du côté où elles sont taillées en bec de flûte, et de manière à ce qu'elles se touchent toutes entre elles, celles de la circonférence
étant seulement un peu inclinées. Et, contre l'usage général des charbonniers, on n'y établit qu'un seul étage. On a soin de bien mélanger avec les bûchés les petites branches ; mais on n'y fait point entrer de ramilles, si ce n'est au centre du fourneau et seulement pour l'allnmer. On y emploie quelquef bis jusqu'à deux cordes de bois (2). Lorsque le fourneau est fait et qu'il est bien
rond, on plante tout autour, à un demi, pied de distance (16 centimètres), des pieux d'un pied de hauteur (32 Centimètres); ensuite on le couvre d'herbes sèches, de fougères (3) ou de paleines (4), de 4 pouces d'épaisseur dans tous les sens ( environ i décimètre ). On recouvre (s) Ce sont des variétés du quercus robur : on distingue dans cette espèce le blanc, le rouge et le noir. La corde a huit pieds de longueur, quatre pieds de hauteur, et près de quatre de largeur. Pteris aquilina. Espèce de graminée du genre bromes ou tritictim.