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CONSIDIIA'TiONS Gi'siTRALES
ne laisse à désirer qu'un degré de .plus d'inten-
sité. L'outremer lui offre, à la vérité, le bleu le plus beau et le plus solide qui puisse exister; mais cette couleur...autrefois si commune, que le prix en était assez modique pour que tous les peintres pussent l'employer, est devenue si rare aujourd'hui, qu'elle se paie plus qu'au poids de, l'or, ,;et que la miniature seule
pour ainsi dire , peut en. faire usage. Dans
toute autre circonstance, on est presque toujours obligé de se servir de bleu de Prusse. Ce bleu est bien exempt de la plupart des incon-
véniens que présente l'azur;' il est -vraiment céleste et si intense qu'il paraît noir ; il se ré-
duit facilement en poudre ; il se mêle aussi bien avec l'huile qu'avec -la gomme ; il réunit enfin toutes les qualités, si on en excepte une seule, la solidité ; mais ce défaut est le plus à craindre parce qu'il est sans' remède. Qu'on jette les yeux sur un tableau moderne ; le ciel qui en est d'abord admirable, perd bientôt de son éclat ; il s'altère, il devient promptement vert, et dès-
lors on n'y reconnaît plus celui de la nature. Je devais donc .commencer par rechercher
,un bleu qui pût Suppléer l'outremer. Le trouver,
était un problème dont la solution ne me paraissait que difficile et non pas impossible. je
.le résolus beaucoup plutôt que. je ne l'espérais.
J'avais observé que le beau bleu qui orne les vasei:de la manufacture de Sèvres, était fait avec de l'arseniate de cobalt ; je pensai qu'en faisant
un mélange exact de ce '.Sel et d'almnine r&' cemment :précipités , on obtiendrait peut-être le même résultat. Je fis l'expérience , elle eut ui plein succès ; répétée plusieurs fois ,
SURI
COuLEulis; 131 réussit constamment ; elle eut encore plus de. succès avec le phosphate de cobalt, et j'obtins aussi une belle couleur en me servant de
borate. Mon premier soin fut alors d'essayer s'il serait possible de substituer, dans ces différentes opérations, les autres bases salifiables à l'alumine; pour cela je variai les doses de chacune d'elles ; je graduai le feu avec beaucoup de ménagement : voici ce qu'ont produit tous ces essais.
1". La silice m'a donné une matière fritée
et violette.
2. La magnésie, une substance d'un blanc
grisâtre.
3°. La chaux, la halite et strontiane ont décomposé le sel, et l'oxyde absorbant l'oxygène, est devenu noir. 4c. La potasse et la soude sont les seules qui
aient formé un bleu vif à la vérité, mais sensiblement violet, et qui d'ailleurs ne pouvait
sécher.
Convaincu d'après cela ,que l'alumine était la seule base salifiable, qui pût par la calcination avec les sels de cobalt former une couleur bleue, il ne me restait plus qu'à déterminer quel était celui d'entre eux qui donnait la plus belle et la plus pure. Je ne tardai point à reconnaître que le bleu du borate égalait à peine celui qu'on obtenait avec les autres sels de cobalt; et remarquant d'ailleurs que son prix serait beaucoup trop considérable , je ne crus pas devoir le soumettre à de plus longues épreuves. Je portai donc. toute mon atter tion sur les 2