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I!
SUR UN VOYAGE
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petit lac , dont la belle couleur verte contrastait avec la blancheur éclatante des neiges qui environnaient son bassin. Ce lac est celui de Maliviern e.
Le granite des sommets de la Maladetta n'a rien de particulier'. Son grain est seulement un peu plus gros, et le feld-spath y est plus abondant et plus lamelleux. La stratification n'y de-
vient pas plus apparente. Cependant si on se rappelle tous les indices precédens , on verra qu'il y, a de fortes raisons de présumer que c'est
l'épaisseur des bancs, ou leur division en une infinité de blocs, qui empêche de l'observer de près. Effectivement les couches de porphyre et de granite veiné affectent entre elles la même position. Elles sont parallèles aux couches schisteuses et calcaires adossées. La montagne s'é-
tend dans leur direction commune, et l'alignement non interrompu de la puissante crête du sommet a lieu dans le même sens. Il y a donc une assez grande probabilité que la masse granitique est posée sur la tranche , comme toutes
les couches environnantes , et que l'interposition du perphyre et du granite veiné la di-
vise en bancs de 3 à 400 mètres d'épaisseur. en est ainsi , la structure de la Maladetta serait la même que celle du Mont-Blanc et de ses aiconfirmerait d'ailleurs par ur e b -illes ; ce qui se parfaite analogie dans les formes de leurs masses respectives. Enfin la crête du sommet serait alors une des couches de la montagne, élevant
sa tranche au-dessus des autres, et chargée de - ses propres blocs. L'empilement vertical de ces . masses s'expliquerait également de lui-même. Quelle que soit au reste ici l'origine des formes
273 A LA MALADETTA, etc. vives du granite, on ne saurait supposer qu'elles
ont été produites par l'ancien effort des im-
menses courans, dont on a si souvent invoqué la puissance. Ce qu'il y a de plus certain encore , c'est que telles qu'elles sont , elles se conservent à,-peu-près dans une parfaite intégrité. Car sans chercher à. démontrer qu'à ces hautes extrémités, les agens de destruction se réduisent à des gouttes de pluie, des grains de grêle , ou des flocons de neiges fouettées par des vents violens, à une variété de température
peu sensible , à une humidité qui ne saurait
pénétrer et qui s'écoule promptement, ou bien, enfin à quelques plaques de lichens disséminées sur les faces extérieures , la preuve que
ces agens n'ont aucune prise sur des masses énormes aussi bien assises , et aussi dures que celles des dernières cimes , c'est la vivacité de leurs arêtes-,. et la fraîcheur de leurs surfaces.
On peut dire au reste que l'âpreté de leurs
formes ,si vives et si déchirées semble être en rapport avec les contours , les plis et les ruptures des couches posées sur la tranche qui composent chaque pièce de la chaîne. A deux heures un quart je répétai l'observation du baromètre qui se trouva moins forte d'un 24-. Nous songeâmes ensuite à descendre..
Il est vrai de dire que nous nous trouvâmes bien refroidis de toutes manières quand il fallut prendre notre parti; car d'une part l'attrait de la difficulté n'existait plus et de l'autre les raffales du vent du midi nous avaient absolument glacés. Les instrumens furent successivement descendus avec une cercle. Pour nous après ayoir ôté les crampons, nous nous lais-