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LETTRE
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E 1U.
et de la nature des roches qui puisse guider notre jugement. J'aime d'ailleurs à séparer la description géologique du globe, qui est une science certaine , des doutes que l'on ose se permettre sur Son histoire et sur l'origine des roches. Plus grande .est l'étendue du globe que j'ai examiné de mes yeux, et plus il me semble prudent de rester en suspend sur un grand nombre de choses qui paraissent très, décidées à d'autres naturalistes. Il m'a paru xnême que les sciences y gagneraient, si l'on ne laisse pas entrer des idées historiques dans la dénomination des fossiles. C'est pour cela que je me sers des mots obsidiennes , basal-
tes etporphjires, au lieu de verres volcaniques , laves compactes et porphyritiques. .
.
cc J'ai dit dans une de mes lettres, que les
D) porphyres des environs de Riobamba et du Tun guragn a avaient 2080 toises d'épaisseur
Je trouve dans mes notes rédigées sur les
lieux, que cette assertion se fondait sans doute sur le calcul Suivant: le Tunguragua n'est pas situé dans une vallée de 14.62 toises d'élévation. Il s'élève au contraire d'un terrain si
bas, que l'on y cultive la canne .à sucre. A soi' pied , du côté de Penipe à la rivière Puela ( à ii8i toises sur mer.) , j'ai vu reposer le porphyre sur de la syénite. Ce porphyre suit par les plaines de Tapa et de Lican , jusqu'àla cime du Chimboraço, qui a 3267 toises. Or 3267
1181
2086 toises.
Dans le royaume de la Nouvelle-Espagne, au Nevado de Toluca , un porphyre à base argileuse encUssant du feld-spath vitreux et de l'amphibole descend de la cime du Fraile
m n o .1, D
etc.
415 ( à 2364 toises ) , sur laquelle nous avons porté
des instrumens , jusqu'à 240 toises d'élévation sur l'Océan Pacifique. La grande épaisseur des couches est un phénomène très-frappant sous
les Tropiques. Le grès secondaire
,
près de
Cuença au Pérou, a 700 toises. Un antre grès plus ancien
,
celui de Yanaguanga ,
.145o toises d'épaisseur. -
On a révoqué en doute -l'existence de la pierre calcaire à Pile de Ténériffe , que j'avais annoncé , je crois , dans une lettre à M. de la Métherie. Comme il s'agit d'un fait, il sera utile d'observer qu'il y a des roches calcaires dans la Montana - de -Roxas , près d'Adexa , près de Saint-Juan-de-la-Rambla , et sur-tout près de Rialexo-de-Abaxo , o la roche contient un monde de poissons et coquilles pétrifiés.
M. Deluc assure cc Que lorsque le Péroa aura été observé avec soin par des natura-
listes exercés dans la *connaissance des vol. cans , ils reconnaîtront que l'état des choses ( aux Andes ) est tel qu'il l'a exposé dans son Mémoire Je n'oserais pas me flatter de
cette espérance, même dans des pays que j'ai vu de mes propres yeux. S'il est si difficile de bien juger de l'état des choses étant de près, que de difficultés n'a-t-on pas à vaincre dans un éloignement aussi immense ! Je désire d'ailleurs aussi ardemment que M. Daine, que de savans minéralogistes étudient et nous décri-
vent cette haute chaîne de montagnes dans laquelle j'ai voyagé avec M. Bonpland pendant deux à trois ans. Ils ne manqueront pas de rectifier un grand nombre des erreurs que