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ESQUISSE GÉOLOGIQUE
de caractères spécifiques, tirés soit de la nature des roches, soit des empreintes végétales qu'elles contiennent, qui ne permet pas de douter que le terrain d'Ilinarejos ne soit un
des très-rares représentants de l'époque carbonifère que l'Espagne possède. Seulement il y a une distinction importante à établir : c'est que, tandis que les terrains houillers des Asturies et de l'Andalousie ont une origine marine suffisamment accusée par le développement des calcaires fossilifè,res qui
leur sont associés, celui d'Hinarejos, au
contraire, possède tous les caractères d'un dépôt qui s'est effectué au milieu des eaux douces, et est en cela comparable au bassin de Sarrebruck et à ceux de Saint-Étienne et du plateau central de la France. Limité 'à sa partie apparente ce petit bassin intérieur d'llinarejos n'a évidemment aucune valeur. Il ne peut en acquérir une qu'à une condition : c'est que les couches de combustible peu épaisses et passablement fracturées oui affleurent le long du rio Castillejo se montrent plus puissantes et plus régulières dans la profondeur. Or c'est là une conjecture qui n'a rien d'invraisemblable, et, comme d'un autre côté le terrain houiller s'enfonce manifestement, du côté du Nord, avec une inclinaison faible sous les poudingues du nouveau grès rouge, il a paru de quelque in-
térêt d'exécuter une recherche dans cette direction. Le forage placé à 2 kilomètres environ du point où les affleurements disparaissent dans la vallée du Castillejo, est parvenu .aujourd'hui à 160 mètres, sans avoir atteint le but pour lequel il a été entrepris. La rareté des gisements de combustible minéral en Espagne, la position assez centrale
de celui du Castillejo, et sa proximité du chemin de fer d'Alicante, sont autant de motifs qui mettent en évidence l'importance de cette recherche pour le développement industriel de la Péninsule. Terrain de grès rouge. L'existence du terrain permien n'a été signalée qu'avec beaucoup de réserve dans l'inté-
DE LA SEARANIA. DE CUENCA ( ESPAGNE ).
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rieur de la Péninsule ibérique (*). 11 nous est cependant impossible de ne point reconnaître le membre inférieur de ce système dans les poudingues avec grès et argiles. ferrifères qui constituent la base du grand dépôt arénacé placé dans (*) Sur l'existence du terrain permien en Espagne. En donnant dans le X' volume du Bulletin de la Société géologique de France,
2' série, un aperçu des terrains qui entrent dans la constitution du sol de l'Espagne, AINI de Verneuil et Collornb ont fait quelques
réserves au sujet de l'admission du système permien parmi ces derniers. C'est sous une forme également dubitative qu'ils l'ont inscrit dans la légende de leur belle carte géologique de la péninsule, tout récemment publiée. Notre opinion ayant été citée comme affirmant l'existence de ce terrain, nous croyons devoir développer ici les arguments sur lesquels elle est fondée.
Et d'abord, posons nettement la question, car on en facflii:e singulièrement la solution en la dégageant des éléments étrangers qui y ont été introduits. S'agit7il, en réalité, de décider si ce gra mt système composé de poudingues, de grès rouges, de caléaires, -de
dolomies et de marnes bigarrées, qui se montre fréqueninimit intercalé en Espagne entre les dépôts jurassiques et le terroin carbonifère ou les formations plus anciennes, est triasique ou per-
mien? Nullement, car ce serait admettre à priori que l'un et
l'autre systèmes ne peuvent se trouver réunis sur les mômes points. Avec M. de Verneuil et Collomb nous reconnaissons volontiers
que la partie supérieure de cet énorme dépôt est incontestablement triasique. Nous entrons plus loin à ce sujet dans des détails circonstanciés, et plaçant celle-ci en regard des types offerts par le muschelkalk et les marnes irisées en Lorraine, types avec lesquels -un long séjour dans le pays nous a familiarisé, nous mon trous la concordance parfaite de leur composition et leur identité. En procédant de cette manière, on arrive, par une sorte (l'élimination, à dégager l'inconnu. En effet, la limite inférieure du muschelkalk étant placée en Espagne, comme elle l'est en Lorraine, au-dessous des glaises bigarrées avec gypse, qui dans l'une et dans
'l'autre contrée entrent d'une manière constante dans :t-t composition, il reste au-dessous de ces glaises un grand dépôt Principal( meut arénacé, auquel il faut assigner une place dans l'échelle géologique. Pour la Serrania, c'est un terrain qui n'a pas moins de 5 à Goo mètres de puissance. On est d'abord naturellement conduit à le rapporter au grès bigarré ; mais on ne tarde pas à reconnaître qu'autant les deux membres supérieurs du trias ont d'analogie en Espagne avec ceuX des contrées typiques, autant le troisième en diffère. Vient-on é comparer, au contraire, ee puissant