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SULFURE DE CARBONE.
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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
Les opérations qui exposent les ouvriers à Faction, des vapeurs sont principalement celles qui se rattachent à l'industrie du caoutchouc. Le procédé Parkes, ou procédé de vulcanisation à froid, consistant à dissoudre le caoutchouc dans un mélange de sulfure de carbone et de chlorure de
soufre, est généralement adopté pour la fabrication du caoutchouc soufflé, et en quelques cas pour celle des vêtements dits imperméables. Chez MM. Aubert et Gérard, à Paris, ou l'on trouve encore ce dernier travail, l'atelier est bien soigné au point de vue de l'aérage et les vases contenant la solution sont pourvus de fermetures hydrauliques ; mais la disposition la plus efficace a consisté à ménager dans le plancher, situé au premier étage, des vides nombreux représentant environ le huitième du plein. La vapeur très-lourde de sulfure de carbone tombe naturellement à travers cette claire-voie, et la respiration des ouvriers s'accomplit au-dessus de la zone délétère. Ces industriels ont également fabriqué les fils circulaires de caoutchouc à l'aide
du même dissolvant : la pâte était ensuite comprimée et forcée de passer à travers les trous d'une filière. Les précautions prises consistaient à renfermer l'appareil de compression dans une boîte communiquant à un ventilateur, et à faire mouvoir les toiles sans fin qui recevaient les fils, dans une sorte de galerie close pareillement ventilée. Les autres grandes maisons de Paris ont fait les plus louables efforts pour se dispenser d'avoir recours au sulfure de carbone. La plupart des objets industriels y sont aujourd'hui fabriqués mécaniquement, sans le secours de dissolvants, par le procédé dit à l' américaine. La vulcanisation s'obtient en triturant à chaud le caoutchouc avec du soufre en poudre, de la craie, du noir de fumée, etc., et en l'appliquant sur des étoffes par le jeu de laminoirs puissants. On prépare aussi, par voie de dissolution, des imperméables non vulcanisés ; mais le dissolvant est la benzine, qui n'offre pas les mêmes inconvénients que le sulfure de
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carbone. Dans la belle usine de MM. Guibal et Cic, à Ivry, que dirige avec tant de distinction M. l'ingénieur des mines Cumenge, il existe une disposition spéciale pour mettre les
ouvriers à l'abri des vapeurs de benzine. Chaque table d'application est surmontée d'une sorte de toiture creuse dans l'intérieur de laquelle circule un courant d'eau froide. Les vapeurs se condensent contre la face inférieure et se rendent dans une petite gouttière à l'extrémité de laquelle on les recueille.
Le travail du caoutchouc soufflé (ballons d'enfants et autres objets) occupe un grand nombre de bras, mais il est exercé exclusivement par des ouvriers en chambre ou dans de très-petites fabriques ; aussi n'a-t-il donné lieu malgré son extrême insalubrité qu'à fort peu de tentatives d'assainissement. C'est au point que, selon le docteur Delpech, les ouvriers de cette industrie « sont devenus plus ou moins malades ou infirmes. » Habituellement les vases renfermant la dissolution sont découverts et placés sous la main des trempeurs. Aucun procédé d'aération n'est mis en oeuvre pour éloigner les vapeurs. On peut juger de tous ces petits établissements par celui de MM. Auge et Brissonnet, Grenelle, qui est un des plus considérables. Ces fabricants ont soin seulement de n'occuper le même homme au sulfure que deux on trois fois par jour, et une heure chaque fois. Cette faible durée suffit néanmoins pour entraîner des accidents.
Un ouvrier intelligent de Belleville, le sieur Descamps,
qui avait eu beaucoup à souffrir de son industrie, qu'il pratiquait en chambre avec deux ou trois camarades, avait installé un appareil protecteur, consistant en une cage vitrée
enveloppant la table de travail. La cloison du côté des ouvriers était pourvue d'orifices pour le passage des mains. Celles-ci étaient garnies de manchons amples, souples et impermé,ables, terminés par des bracelets de caoutchouc serrés aux poignets. La disposition était fort efficace et les