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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
Lin, chanvre et coton. - Le travail de ces matières est
accompagné, selon les cas, de poussières, de mauvaises odeurs et d'humidité, contre lesquelles on cherche à se prémunir par des moyens variés, sans parler de la ventilation générale des ateliers dont nous nous occuperons dans un autre paragraphe. Les manufactures de lin et de chanvre sont en général dans de mauvaises conditions hygiéniques. Celles de France surtout se distinguent par l'étroitesse et le manque d'air des locaux en même temps que par l'absence de machines perfectionnées au point de vue de l'assainissement. Les opérations qui produisent le plus de poussières, teillage, peignage, cardage s'effectuent le plus souvent sans aucune précaution spéciale. Les cardes à ventilateurs, no-
tamment, sont presque inconnues en France. Nous n'en avons rencontré, et encore en petit nombre, que dans la
filature de lin Maberly des environs d'Amiens. M. Barry, au Mans, a essayé d'y suppléer au moyen d'un aspirateur collectif, placé au-dessus des machines à carder ; mais ce procédé est tout à fait inefficace. MM. Joubert et Bonnaire introduiront probablement dans leur belle fabrique d'Angers les appareils usités dans la filature de la Lys en Belgique. Le filage au mouillé, pratiqué à l'exclusion de tout autre dans le Nord, est très-insalubre à cause de la vapeur chaude et plus ou moins nauséabonde dans laquelle vivent les ou« le premier comme le dernier, pourquoi tous les meubles d'un ap« parlement se trouvent en même temps chargés d'une couche de poussière. C'est que ces atomes qui se promènent horizontalement « ne tombent que lorsqu'ils arrivent dans le voisinage très-rapproché de la surface d'un corps solide. Cette observation me conduisit à penser que si, à partir des meules, je faisais circuler l'air
LIN, CHANVRE ET COTON.
495 vrières.Celles-ci sont en outre exposées aux gouttelettes d'eau que leur envoient continuellement les bobines et qui finissent
par pénétrer tous leurs vêtements (*) . On a peu cherché à remédier au premier de ces inconvénients, car la vapeur chaude est considérée comme essentielle à la bonne conduite du filage lui-même. Dès lors la ventilation risquerait de compromettre l'intérêt industriel. Une sorte de moyen terme consistant à introduire, dans de certaines conditions, de l'air chauffé, paraît avoir donné de bons résultats chez quelques filateurs, entre autres chez M. Tiers, à Orchies et chez madame isive Pauris et fils, à Fives-lez-Lille. L'air est chauffé par les flammes perdues du foyer des chaudières, au moyen d'un système particulier de tuyaux, inventé par M. Giraudon ; il se rend dans un conduit horizontal de 55
centimètres environ de diamètre, lequel parcourt tout un coté long de la salle, à 75 centimètres au-dessous du plafond, et envoie une branche parallèle de l'autre côté. Des orifices espacés d'environ 2 mètres sont ménagés sur les conduits pour la sortie de l'air chaud. Celui-ci pénètre dans la salle aune température de 2 0 à 25 degrés centigrades ; il rabat les vapeurs sur le plancher où elles forment une couche compacte dans laquelle des cheminées d'aspiration viennent puiser à So centimètres au-dessus du plancher. L'appareil fonctionne en toutes saisons, car on tient beaucoup à la constance de la température. Par cette disposition, les bacs, les cylindres et les bobines se trouvent dans les conditions d'humidité voulue, tandis que les ouvriers respirent dans une atmosphère plus sèche et mieux renouvelée. Quelques industriels , en tête desquels il faut placer M. Lepercq-Deledicque à Wazemmes (Lille), ont essayé de
chargé de folle farine dans des conduits d'une grande largeur
« horizontale et d'une très-faible élévation verticale je parviendrais à amener l'un après l'autre tous les atomes de folle farine dans la sphère d'attraction de la surface horizontale des tablettes, et que, par conséquent, je déterminerais leur précipitation. »
(*) L'éminent magistrat qui administrait le département du Nord, M. Vallon, et qui avait donné tant de preuves de sa sollicitude pour
l'hygiène publique, nous disait que la filature au mouillé était « plaie de la classe ouvrière de Lille. »