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INFECTION DES EAUX.
Dans les amidonneries et les féculeries, le principal pro-
grès consiste à faire déposer les liquides résiduaires et à utiliser les boues qu'ils abandonnent. M. Reisler, à SaintDenis, qui consomme près de cinq cents tonnes de farine par an, envoie les eaux dans des cuves, où elles séjournent vingt-quatre heures. On décante pour enlever les gras qu'on ensache et qu'on exprime à la presse. On fabrique avec ces gras de la colle pour les cartonniers, les tapissiers, etc. Dans
quelques amidonneries du Haut-Rhin, on se borne à utiliser le dépôt comme engrais. A la féculerie de M. Dailly, à Trappes (Seine-et-Oise) , il y a un progrès de plus. Les liquides abandonnent leurs résidus dans une longue fosse .de 2 mètres de profondeur,. bien étanche. Les boues. sont éten-
dues sur le sol et séchées à l'air libre, ce qui, par parenthèses, produit des odeurs infectes. On obtient ainsi des mottes de bon engrais. Quant aux eaux clarifiées, elles sortent par un caniveau grillé et sont distribuées en irrigation aux terres avoisinantes. Les établissements qui emploient l'une ou l'autre de ces pratiques sont encore à l'état d'exception.
L'état général est l'évacuation libre aux Papeteries. cours d'eau. A Angoulême, à Rives, à Annonay, nous ne croyons pas qu'une seule fabrique opère autrement. Dans le département du Nord, où il faut toujours aller depuis quelques années pour trouver les meilleurs exemples de préservation, certaines usines se sont mises en devoir de purifier leurs liquides. Ainsi la grande papeterie de M. Scrive, à Marc-
lès-Lille, prend les précautions suivantes. Les eaux des diverses opérations, recueillies par des caniveaux souterrains, se réunissent en un seul courant, qui se rend aux bassins d'épuration après avoir traversé une caisse à jour contenant de la chaux brassée par un agitateur. Les bassins, au nombre de neuf, parcourus successivement par les eaux, sont en maçonnerie, d'une profondeur de 1,5o , et offrent
PAPETERIES.
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une superficie totale de 2.400 mètres quarrés. Les eaux sortent du dernier, à travers un filtre vertical de 2 mètres d'épaisseur formé de mâchefer (que remplacerait avantageusement du gravier fin) , et, de là, vont à la Deule, où elles apportent encore quelques impuretés par suite de la trop rapide circulation dans les bassins. Les dépôts boueux sont mis en tas sur le sol ; on a soin de ménager à 5o ou Go centimètres de profondeur dans la masse, des espèces de drains en mâchefer qui permettent à l'eau de s'égouter et de revenir au premier bassin. Les cultivateurs se montrent encore peu empressés à utiliser cet engrais. Une fabrication nouvelle, celle du papier à la paille, donne naissance à une corruption particulière due à la soude. Au val Vernier, par exemple, près Dieppe, l'eau de la Saane prenait des propriétés tellement savonneuses, par suite des déjections de la papeterie de M. Mathias, que les bestiaux eux-mêmes refusaient de s'y abreuver. A certains jours, la rivière se couvrait littéralement de mousse sur un parcours de plusieurs kilomètres. Au reste, la quantité de soude caustique évacuée n'était pas de moins de 5 oo kilogrammes par jour. Aussi l'usine reçut-elle interdiction d'écouler ses résidus à la Saane, et cette mesure la plongea dans un embar-
ras dont elle ne savait encore comment sortir à l'époque de notre visite. Sur les 1.000 kilogrammes de soude absorbés par l'attaque quotidienne de 3.000 kilogrammes de
paille, on retirait environ 5oo kilogrammes par voie de calcination des lessives alcalines; niais quant aux eaux de lavage, emportant avec elles l'autre moitié de la soude, on n'avait aucun moyen économique de les traiter. C'est le problème que s'était proposé de résoudre M. Hélénus, à la papeterie de MM. Dufrenne-Malézieux, des Rieux et Ci°, à Chauny, en évaporant les liquides alcalins dans des générateurs, et utilisant comme force motrice la vapeur ainsi produite. Il n'est pas douteux, en effet, vu le haut prix de l'alcali, que ce ne soit dans la régénération totale de la soude