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INFECTION DU SOL.
circulation .éminemment favorable au départ et à l'oxydation
des matières organiques. Mais avec l'extension que prennent les eaux publiques,. ce moyen, dans les grandes villes, tend à devenir illusoire. Il en est tout autrement des plan-
tations que l'agrément a fait multiplier, et qui sont en même temps du plus heureux effet sur la salubrité publique, moins, comme on le pense généralement, en restituant par leurs feuilles à l'atmosphère l'oxygène qu'elle a perdu, qu'en appelant par leurs racines, comme l'a fait remarquer
M. Chevreul, l'eau et les substances organiques contenues dans le sol, et déterminant dès lors dans son sein une circulation continue d'air atmosphérique. « En vertu de la capillarité, dit ce savant, l'eau se porte des parties ter-
« reuses les plus humides à celles qui le sont moins en raison de leur contact avec les racines, et ces organes deviennent ainsi la cause occasionnelle d'un mouvement incessant de l'eau souterraine extrêmement favorable à la
ii salubrité publique. » Les conditions dans lesquelles se trouvent les arbres au sein des grandes villes, exigent d'ailleurs certaines précautions dont nous parlerons plus loin à propos du drainage. Drainage.
Le moyen le plus puissant d'assainir le sol est le drainage.
Sous ce mot générique, on comprend deux opérations distinctes 1° Celle qui a pour objet d'évacuer les liquides impurs et
les matières solides susceptibles d'être entraînées par les eaux ;
2° Celle qui consiste à faire écouler les eaux ordinaires. des surfaces découvertes et à débarrasser le sous-sol de l'excès d'humidité due aux sources naturelles et aux infiltrations des eaux pluviales. Les Anglais les distinguent souvent par les dénomina-
DRAINAGE.
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tions de drainage imperméable et de drainage perméable, parce que l'un d'eux nécessite des canaux étanches, tan-
dis que l'autre se pratique avec des conduites pénétrables, pareilles à celles de l'agriculture. La seconde de ces opérations, bien qu'étrangère au premier abord à l'infection du sol, n'en a pas moins une très-grande influence sur elle, car elle favorise dans le sein de la terre une aération active qui fournit aux matières infectantes l'oxygène nécessaire pour les brûler (s). Si l'on compare les modes d'action de ces deux drainages,
on peut dire que le premier est préventif, ou a pour but d'empêcher l'infection de se produire dans le sol, tandis que le second est curatif, ou tend à y remédier une fois qu'elle s'est produite. Ce second drainage peut être en certains cas le complément très-utile du premier, mais il ne saurait le suppléer, vu l'extrême lenteur de son action. "(**) Cette remarquable action du drainage perméable n'a été bien comprise que dans ces derniers temps. On la trouve indiquée pour la première fois dans un mémoire de M. Chevreul, lu à l'Académie des sciences en 18146, et relatif à « plusieurs réactions chiiniques qui intéressent l'hygiènê des cités populeuses. » Elle a été, depuis, formulée d'une manière plus directe par ce même savant dans une des séances de la Société, nationale et centrale d'agriculture, ainsi que le constate l'extrait suivant du Bulletin des séances (185(3 à 1851)
M. Chevreul fait observer qu'il y a dans la pratique du cirainage un fait digne d'attention, c'est le renouvellement de l'eau, » qui détermine toujours l'introduction d'une certaine quantité d'air dans le sol, où cette circonstance exerce une grande in« fluence sur le bon résultat de la végétation. L'eau privée d'air, qui séjourne dans le sol, y cause toujours des effets nuisibles, ainsi
qu'on le remarque pour les arbres des boulevards de Paris, dont « le milieu terrestre se trouve souvent dans des conditions telles que l'air qui peut y pénétrer a perdu son oxygène avant de pouvoir être absorbé par les racines, l'oxygène s'étant porté sur les » matières organiques qui pénètrent dans le sol. M. Chevreul ne doute pas qu'un des grands avantages du drai« nage ne tienne à cette circulation de l'air qu'il établit entre Pat« mospbère et ce sol au moyen du mouvement de l'eau. »