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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR 466 observé à peu près à ce moment, il marquait 2, soit 2 centimètres au-dessus du niveau normal, et, suivant le chauffeur Gérard, 12. Bruno et Gérard étaient occupés à rattacher la courroie, lorsque, à neuf heures et demie, la chaudière fit explosion ; ils se précipitèrent sur l'escalier b (fig. 9), pour s'enfuir, et furent alors atteints par l'eau et la vapeur qui leur brulèrent le visage, le cou et les mains. Aucun d'eux toutefois n'à été grièvement blessé.
Les effets de l'explosion furent les suivants La partie de la chaudière située à droite des deux grandes déchirures ddddd, d'crd'd'd' (fig. Io), dont la première est sur le demi-
cylindre supérieur et la seconde sur le demi-cylindre inférieur, fut entièrement détachée et séparée en deux portions principales suivant la ligne des rivets rrrr, nettement arrachée. La portion supérieure, «, sauf les deux fragments 5 et y, voisins du trou d'homme, qui restèrent dans la fosse, fut lancée à une hauteur considérable et fut retrouvée sur le toit A (fig. 9) des soufroirs de la fabrique; la portion inférieure fut retrouvée dans la fosse, sauf unfragment compris entre le cuissard et le fond antérieur qui fut lancé à une grande hauteur et fut retrouvée sur le toit des bâtiments B (fig. 9), à une dizaine de'mètres en horizontale de remplacernent de la chaudière et à une douzaine de métres en verticale.
La soupape de devant avec un flotteur d'alarme hors de service qui en dépendait, et le niveau Lethuillier portant le manomètre, 'furent retrouvés dans la pièce C (fig. 9) du foulon située à gauche
de la chaudière. La tuyauterie de prise de vapeur fut lancée dans la petite cour D par-dessus le toit E; la partie antérieure du tuyau d'alimentation fut lancée sur ce même toit, tandis que la partie horizontale intérieure fut retrouvée dans la cour vitrée de la chaudière en F. La portion antérieure du bouilleur de droite fut entièrement et nettement arrachée suivant la ligne de rivets ppepp ((ig. to), et ouverte aussi très-nettement suivant la ligne de rivets intérieure p'p'p'p'p'. Elle se partagea en trois fragments qui furent retrouvés tous trois en avant ; le trou d'homme en fonte avec le bouchon dans le passage qui fait communiquer la force du foyer avec la chambre de la machine, et les fragments I et g, devant le foyer. Le toit ou appentis G (fig. 9), qui recouvrait la portion antérieure de la cour de la chaudière, avait été complétement emporté, et le vi-
trage de cette cour avec ses supports en grande partie détruit. Le pont cd en fonte et en maçonnerie qui permettait le passage pardessus la fosse de la chaudière en avant du foyer, avait été complétement retourné sens dessus dessous et bout pour bout, et était
467 retombé sur ses appuis sans tomber dans la fosse. Le cuissard de droite surmontait ses débris. Le mur de défense II était intact à sa base et écorné à sa partie supérieure par le passage du grand fragment supérieur de la chaudière. Des fragments de briques et de tuiles avaient été lancés dans toutes les directions et jusque dans la rue Goussaud sans produire d'accidents ou de dégâts graves. La portion de gauche de la chaudière fut retrouvée dans la fosse, avec le bouilleur de gauche et ses cuissards intacts, la partie postérieure du bouilleur de droite et son cuissard arraché, dévié vers la droite. L'ensemble avait fait un léger mouvement en avant, en s'inclinant un peu. L'examen attentif des débris de l'appareil n'a fait reconnaître en aucun point des incrustations, que le dernier nettoyage aurait négligé de faire disparaître. La seule trace de coup de feu que j'aie constatée sur la chaudière et sur le bouilleur arraché consistait en un fendillement en étoile qui se montrait dans la région o de ce dernier; mais il n'était que superficiel, n'était pas accompagné de gonflement, et m'a paru sans liaison aucune avec les déchirures produites. Dans tous les points voisins des déchirures, la A METZ (MOSELLE).
chaudière et le bouilleur avaient conservé leur épaisseur normale de
Io millimètres et de 8 millimètres, sans trace d'oxydation, alors que le procès-verbal d'épreuve porte seulement 9 millimètres et De l'examen de tous les résultats de l'accident il découle, pour moi, que la chaudière a dû s'ouvrir en premier lieu suivant la ligne de rivets horizontale rrrrr (fig. i0), que la fracture suivant les lignes ddddd, et ci'd'd'd'd' s'en est suivie, et que l'explosion du bouilleur a été une conséquence de celle de la chaudière. Celui-ci a été pro-
jeté en l'air et en avant avec une grande violence, et le pont cd (fig. 9), qui, en cédant, a joué le rôle de matelas, a été évidemment un heureux préservatif contre des dégâts et des accidents graves. La cause déterminante de la rupture de la chaudière suivant la ligne de rivets rrrrr, ne peut d'ailleurs être attribuée à une forte élévation progressive de la pression; les portes du foyer avaient été, comme je l'ai dit, ouvertes pendant le repos de la machine, arrêtée fort peu de temps avant l'explosion; les soupapes de sûreté n'étaient pas surchargéeset jouaient facilement avant atmosphères.
Aucun indice ne permet non plus de croire que le niveau de l'eau soit descendu pendant la matinée au-dessous de la ligne des carneaux, que la tôle ait ainsi rougi, et que la dernière alimenta-
tion, en remontant le plan d'eau, ait amené la formation d'une