Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 117]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

204

EMMAGASINAGE

cessité de donner à ses attaches et aux parois du réservoir

une résistance suffisante était signalée dans le rapport précité.

Les expériences faites tant par l'ingénieur des mines M. Villot, que par les délégués du conseil de salubrité de Marseille, confirment pleinement les prévisions favorables

du rapporteur et du comité, en ce qui concerne la sûreté du nouveau mode d'emmagasinage des huiles de pétrole et autres liquides inflammables susceptibles de surnager l'eau sans se mêler avec elle, contre tout danger d'incendie. to Le réservoir ayant presque empiétement été rempli d'huile de pétrole brute, et par conséquent des plus inflammables, une éponge imbibée de benzole et enflammée a été plongée dans l'entonnoir par lequel se termine la branche verticale du conduit qui aboutit du sommet du réservoir à

la gouttière commune. L'huile sous-jacente a pris feu et brûlé lentement comme dans une lampe ordinaire ou un vase isolé sans se propager à la masse d'huile contenue dans le conduit et le réservoir.- L'huile a été éteinte en fermant l'entonnoir et empêchant l'air d'y arriver.

2° Le réservoir étant rempli , une certaine quantité (l'huile a été versée à dessein sur l'eau dont le réservoir était recouvert. Cette couche (l'huile a été allumée et a brûlé jusqu'à complète consommation, sans que la masse énorme d'huile emmagasinée et séparée de la flamme par quelques décimètres d'eau en ait éprouvé le moindre effet. 5° Le réservoir étant rempli, on a versé 3oo litres de pétrole brut dans la rigole où l'huile est reçue à la sortie des fûts, et qui aboutit au conduit d'introduction partant de la tubulure du réservoir. Le robinet de ce conduit était fermé. On a mis le feu à ces 3oo litres de pétrole. La flamme couvrait plusieurs mètres carrés de terrain. L'enduit en ciment

du petit mur faisant écrou du côté de la citerne éclatait, mais rien ne passait dans l'appareil. Tandis que ce foyer était en pleine ignition, on a ouvert le robinet du tuyau

DES MALES DE PÉTROLE, inc.

2 0)

d'admission, cl.e manière à établir la communication ,cle la masse contenue dans le réservoir avec le liquide enflammé

au dehors. Le pétrole enflammé a pénétré ainsi dans le conduit, Imais à om.,2o au-dessus ,de .rorifice iLs',éteignait faute d'air. Ces observations sont de nature :à lever tous les doutes sur les 'avantages considérables que présente le système de réservoirs brevetés au nom de MM. Bizard et Labarre pour l'emmagasinage des huiles de pétrole, au point de vue de la sûreté contre les incendies si fréquents et si dangereux dans

les dépôts de ce genre, de l'économie des pertes d'huile par évaporation spontanée, et de la facilité des manuvres du remplissage et de vidange des réservoirs. J'ajoute que ces réservoirs peuvent être construits dans les plus petites comme dans les plus grandes dimensions, et qu'ils peuvent être établis aussi bien chez de petits détaillants dont l'approvisionnement serait seulement de quelques hectolitres, que dans de vastes magasins ou entrepôts renfermant plusieurs milliers d'hectolitres. La manoeuvre des petits réservoirs est extrêmement simple, facile, économique même, en ce sens qu'elle dispense de l'emploi de pompes et des vases de petite dimension où les fûts venant des usines sont déposés daus le débit courant. Conclusions et avis. - J'ai, en conséquence, l'honneur de proposer au comité d'émettre l'avis qu'il y a lieu, de la part de Son Excellence M. le Ministre, de recommander l'emploi des réservoirs brevetés au nom de MM. Bizard et Labarre, et qui sont de l'invention de M. Ckiandi , ingénieur civil, directeur d'une usine d'épuration d'huiles minérales à Marseille, pour l'emmagasinage des huiles de pétrole, de schiste et tous autres liquides inflammables spécifiquement plus légers que l'eau et susceptibles de la surnager sans se mêler avec elle, tant dans les grands entrepôts que dans les magasins de la vente en détail; de faire imprimer dans les Annales des mines les rapports de M. l'ingénieur Villot, du