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SALURE DU SOL DE LA CAMARGUE.
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SALURE DU SOL DE LA CAMARGUE,
ainsi, par le seul fait du défoncement du sol, on avait fait disparaître les 9/1 o de la salure (*). Lorsque la Camargue aura été pourvue d'un nombre suffisant de canaux, soit pour l'irrigation, soit pour l'évacuation des eaux superflues, on pourra la dessaler à peu près complètement par de fréquents arrosages. On exécutera en grand ce que fait en petit le chimiste qui, après avoir déposé une matière sur un filtre, parvient à la débarrasser des substances solubles dont elle est imprégnée en y versant beaucoup d'eau. On pourrait aussi suppléer, jusqu'à un certain point, à l'irrigation, en faisant de petites levées en terre à la surface des champs, de manière à les diviser en compartiments où seraient retenues les eaux pluviales. Celles-ci, ne pouvant s'écouler à la surface du sol, pénétreraient peu à peu dans son intérieur, d'autant plus profondément, qu'il serait plus perméable et y entraîneraient le sel. Ce moyen est en usage dans le département du Nord, sur les bords de la mer. Des plantations d'arbres seraient un obstacle à l'invasion
du sel.- Ces deux procédés ne sont, à proprement parler, que des palliatifs applicables seulement à de petits espaces et fort coûteux, parce qu'ils exigent une mair d'ceuvre considérable. Il serait donc très-important d'arriver à diminuer d'une manière générale, en embrassant toute la Camargue, cette énorme quantité de sel qui tend à la frapper de stérilité. Les considérations que nous allons développer nous paraissent prouver que l'on y parviendrait par un boisement méthodique de la contrée. L'efficacité de ce moyen est une conséquence de l'origine de la salure , telle que nous l'avons expliquée. Les
particules d'eau que le vent enlève à la surface de la mer lorsqu'elle est agitée et couverte d'écume occupent naturellement les régions les plus basses de l'atmosphère,
à cause de leur pesanteur. Par conséquent, une forêt (1
Notice déjà citée, page
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de la plage d'arbres élevés, qui s'étendrait d'une extrémité
intercepter, au moins en à l'autre, serait propre à les de
partie. Nous avons assimilé, sous le rapport du mode transport, les particules aqueuses entraînées à la pousgrandes routes. sière qui tourbillonne au-dessus des ainsi que le prouve une observaPuisque les arbres, arrêtent la poussière, il n'est pas douteux tion journalière, d'eau salée. Il qu'ils arrêteraient de même les molécules faudrait faire des plantations, en rangs serrés, non-seuledes étangs et ment sur les bords de la mer, mais autour principalement du Valcarès. Il en faudrait surtout aussi à files, espacées de l'intérieur des propriétés. Leurs longues seraient orientées de manière à distance en distamce , la mer et former des abris contre les vents qui viennent de à réades étangs. Presque tous les arbres seraient propres Quant à ceux liser cet effet utile à l'intérieur des terres. nous penqu'il conviendrait de planter le long des rivages, pignon (pinus pinea) sons que les meilleurs seraient le pin l'autre atteiet le pin maritime (pinus maritimus). L'un et ils résistent bien gnent une hauteur de 15 à z o mètres ; l'hiver et croissent facilement aux vents de la mer pendant pin pignon est un des principaux ardans les sables. Le pinède, qui est sur la rive droite du bres de la forêt ou Petit-Rhône; il est certain qu'il pourrait également prospin maritime, pérer sur le littoral de la Camargue. Le précédente, quoique plus rare dans le pays que l'espèce difficulté. susceptible de se propager sans serait également diminuer la diffusion du L'efficacité des plantations pour elle pasel n'est pas seulement probable théoriquement ; allons rapraît prouvée par des faits historiques que nous bien boisé. Un porter. La Camargue a été autrefois un pays construire à apprend que César fil; passage de Lucain nous Marseille. Les Arles douze vaisseaux, afin d'aller assiéger de la Camarmatériaux ne purent être tirés que des forêts commencement du gue. Ces forêts subsistaient encore au