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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A TAPEUR.
nets ; nous y avons mesuré des épaisseurs variant entre 9 et i o millimètres. Quant aux appareils de sûreté installés sur la chaudière ils n'ont pas souffert. Les poids des soupapes sont restés en
place; seule la soupape d'arrière se présentait en partie levée et reposant de travers sur son siége, comme ayant été soulevée brusquement et n'ayant pu retomber d'aplomb. Causes de l'explosion. - En examinant les bouilleurs,: nous avons constaté que celui de droite avait gardé intacte la couche habituelle de suie; toutefois, en regard de la dé-
chirure de l'autre bouilleur, il portait la trace du jet de vapeur et de boues qui l'avait frappé en ricochant vers là porte du foyer. Il n'en était pas de même du bouilleur déchiré; la couche de suie avait disparu sur toute la longueur de la première tôle inférieure ; la tôle ainsi découverte. montrait en certains points de sa surface de petites écailles,
- qui n'étaient autre chose qu'une couche mince d'oxyde de
battitures ; elle présentait aussi une couleur bleuâtre trèscaractéristique avec certains reflets ou nuances rougeâtres._ Il était manifeste que cette tôle avait été portée à la température rouge, ce qu'indiquent encore le fendillement et la couleur jaunâtre du dépôt des eaux aux environs de la déchirure. La chaudière avait été nettoyée six semaines avant l'accident, et le dépôt en question avait une faible épaisseur et peu de consistance. L'échauffement de la tôle ne peut être
imputé ici, comme dans d'autres explosions, à l'existence d'un dépôt aussi faible et aussi peu adhérent. Pareille explosion aurait eu lieu alors que la chaudière eût contenu encore un certain volume d'eau, et l'on sait que dans ce cas la force vive emmagasinée dans ce volume d'eau à une température supérieure à ioo degrés, produit, lors de sa réduction en vapeur et de son écoulement, des effets mécaniques terribles. L'absence de tels effets indique de suite que la -chaudière était vide ou presque vide.
EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR.
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Une autre preuve de ce fait, c'est qu'en supposant un certain volume d'eau dans la chaudière lors de l'explosion, toute
cette eau n'aurait pu se réduire en vapeur ; une partie se serait répandue sur le sol du cendrier et de l'avant-foyer. Or après avoir fait dégager ce dernier, nous n'y avons trouvé aucune humidité ; les cendres du foyer étaient sèches et pulvérulentes. Au surplus, nous avons fait ouvrir le bouilleur de droite ; il ne renfermait qu'une couche d'eau de o'",o5 hauteur et bien que la pression de la vapeur, agissant au
moment de la déchirure de l'autre bouilleur, ait pu faire repasser dans ce dernier par le tuyau d'alimentation (*) une certaine quantité d'eau, les considérations précédentes ten-
dent à faire croire que le bouilleur de droite n'était plus baigné entièrement par l'eau. 11 y a donc eu efaut d'alimentation et défaut prolongé. La surface de chauffe étant en effet de 65 mètres quarrés, si l'on admet une production moyenne de 2 o kilogrammes de vapeur par mètre quarré, la chaudière pouvait donner par heure un poids total de 1.5oo kilogrammes de vapeur
à la pression de six atmosphères ou à la température de 1500,2. En prenant 0,928 pour la densité de l'eau à cette température, les f .3o o kilogrammes de vapeur correspondraient à l'évaporation de ie,400 de vapeur. Si la surface de chauffe de la chaudière diminuait avec l'abaissement du niveau de l'eau, par contre l'échauffement des parties de tôle découvertes accélérait l'évaporation ; d'autre part on n'avait observé le matin même de l'accident aucun ralentissement dans l'arrivée de la vapeur (**). On peut donc admettre que le poids de vapeur produite, et par suite le volume d'eau vaporisé par heure restaient sensiblement constants, bien que le niveau de l'eau baissât. Dans cette (*) ce tuyau se bifurque vers le bas de la chaudière et envoie dans chaque bouilleur une branche descendant près du fond. (**) La vapeur alimente : I° la machine qui fait mouvoir des pompes et une paire de meules ; les appareils de distillation.