Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 26]

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GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

violents, les fentes sont seulement remplies parfois d'une matière stéatiteuse blanchâtre. Le passage insensible de la serpentine à un schiste a été déjà observé; ainsi à Odern, dans les Vosges, elle passe à un schiste transitoire ; le même fait s'observe à la GoutteGrand-Satil près de Chagey

Mais la pénétration de ces matières éruptives s'arrête à une certaine hauteur, et nous trouvons les schistes .ardoisiers fendillés sous cette action puissante. Mais, dans ce mélange intime avec les :serpentines, ces schistes inférieurs ont perdu .leur fusibilité, tandis que les schistes phylladiens l'ont conservée, quoique fondant déjà moins aisément qu'a Hienguène.

Schistes argileux. - Ces .schistes représentent le troisième type de cette formation ; ils sont intimement liés aux schistes ardoisiers, qu'ils recouvrent toujours ; argileux,

blancs-grisâtres, quelquefois rouges ; imprégnés de fer oxydulé magnétique en très-petits grains ; souvent traversés par des filous de quartz blanc compact. Ces schistes offrent une particularité bien remarquable, c'est que, malgré leur association évidente aux ardoisiers, ils ne sont point fusibles comme eux ; cependant on pourrait attribuer leur infusibilité à ceci, c'est que, comme nous l'avons vu, les schistes fusibles de Hienguène sont imprégnés de grenats, qui s' y sont probablement formés sous l'influence de la roche amphibolique, dont les filons recoupent, connue nous l'avons vu, les micaschistes et les schistes du nord-est ; il a pu suffire de l'arrivée de cette roche fusible, au milieu de ces schistes argileux, pour les rendre eux-mêmes fusibles, ardoisiers et les colorer en gris bleuâtre. J'ai du reste observé que ces schistes ardoisiers sont toujours dans le voisinage de roches éruptives fusibles. Mais ceux d'entre ces schistes, qui n'ont pas été soumis à cette influence postérieure, sont (*) Annales des mines, lie série, t. XVIII, p. 3tts. M. Delesse, Description de la serpentine des Vosges.

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restés infusibles, blancs et argileux, et sont le plus ordinairement dans les parties supérieures. Cette série de schistes qui se serait produite d'abord sous l'Influence des mêmes circonstances, se distingue par .1a finesse de la pâte argileuse qui la :compose et son homogénéité; la surface et la hauteur de ces schistes lorsque les éruptions les soulevèrent, devaient être considérables, car, malgré leur désagrégation constante depuis cette époque, nous verrons qu'ils forment encore des couches puissantes., des montagnes très-élevées et se montrent dans une trèsgrande portion .de l'île. La longue période de temps pendant

laquelle se déposèrent ces schistes, dut être tranquille et monotone, car au milieu de la régularité parfaite de ces dépôts immenses, je n'ai jamais trouvé la trace d'une faune ou d'une flore quelconque. je :M'étends beaucoup sur cette série ,cle schistes c'est qu'ils composent une très-grande partie du squelette extérieur .de la Nouvelle-Calédonie; de plus, quoique tous placés

sur la côte est, dans le centre et dans le nord de l'île, ils paraissent avoir de grandes similitudes avec les schistes feldspathiques que nous étudierons bientôt sur la côte occidentale, qui, comme eux, ont été affectés d'abord par des éruptions porphyriques, ensuite par l'arrivée des mêmes roches

magnésiennes. Une étude plus approfondie établirait peutêtre encore des relations entre les éruptions amphiboligales des schistes cristallisés du nord et les .é,ruptions porphyriques de laCôte occidentale. PARTIES DE L'ILE -OU SE RENCONTRE 'LA SÉRIE DES SCHISTES SERPENTINEUX, ARDOISIERS ET ARGILEUX BLANCS.

Dans le sud de l'île, au mont d'Or, à Rué se rencontrent, au contact des ..éruptions de serpentines, quelques schistes serpentineux, mais leurs caractères.ne sont poin t aussi bien tranchés qu'à Houagap, leur formation est du reste fort peu éten-