Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 45]

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GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDON1E.

tendre et informe, et passant à de l'argile sous la moindre pression des doigts. La Diallage se présente aussi dans d'autres roches éruptives magnésiennes plus jeunes, et, comme nous le verrons, elle conserve toujours les mêmes tendances à la décomposition. Le fer oxydé D forme parfois au milieu de ces argiles des amas d'une très-grande puissance; il s'y rencontre en blocs

arrondis qui atteignent quelquefois plusieurs mètres de diamètre; souvent aussi le fer oxydé est de la limonite de la grosseur du petit plomb de chasse. Je reviendrai plus en détail sur la valeur industrielle de ces amas énormes de minerais de fer. La limonite est quelquefois mêlée à du peroxyde de fer anhydre et silicifié. C'est la constitution la plus ordinaire de ce minerai. Le fer chromé E, se rencontre aussi en amas abondants au milieu de ces argiles suivant son degré de pureté ; il y présente plusieurs aspects, tantôt laminaire, tenant un peu

de serpentine au milieu de ses lamelles; tantôt à grains très-fins et serrés, compact, métallique, très-noir. C'est la variété la plus riche. Je reviendrai sur ces minerais de chrome dont l'industrie saura bientôt, je l'espère, tirer un parti avantageux pour nos usines de France et pour le développement de notre colonie. ROCHES FELDSPATHIQUES ET MAGNÉSIENNES.

Feldspaths. Dans différents points on rencontre des feldspaths en filons, plus ou moins puissants, au milieu des serpentines et quelquefois au milieu des schistes appartenant à des formations plus récentes que les serpentines ont soulevés. Ces feldspaths offrent plusieurs aspects; quelquefois ils sont compacts, à grains fins, et tantôt ils sont du feldspath Labrador lamellaire.

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Puis, dans certaines localités, ces feldEupholides. spaths se chargent peu à peu de diallage passant aux euphotides. Diorites.

Enfin ces feldspaths, unis à l'amphibole hornblende , présentent une formation très-répandue au milieu des serpentines des différentes localités. Nous allons maintenant décrire quelques-uns des points de la Nouvelle-Calédonie où les formations éruptives magnésiennes dont nous venons d'esquisser les principales espèces, se rencontrent en offrant les particularités les plus remarquables. L'île Ouen, séparée de la Grande terre par He Ouen. l'étroit canal de Woodis, est essentiellement composée de roches éruptives. Ses rivages sont dominés par de. hautes montagnes généralement stériles, quelquefois couvertes de

forêts, dont les arbres un peu rabougris n'offrent pas de dimensions suffisantes pour les besoins de la construction.

Les habitants, au nombre de 15o au plus, sont loin de pouvoir tirer du sol les végétaux qu'ils consomment; aussi vont-ils dans les îlots voisins et sur la Grande terre, jusqu'à Marari, le long du rivage, utilisant, comme je l'ai dit plus

haut, les bords des ruisseaux à leur embouchure pour y faire leurs plantations. Ce manque de fertilité du sol est largement racheté d'un autre côté ; je veux parler de la pêche qui là est d'une rare abondance. En effet, la mer environnante est parsemée de bancs de coraux sur lesquels abondent coquillages, poissons et tortues ; un peu au large existent des îlots sablonneux -visités par de nombreuses tortues à l'époque des pontes, et couverts d'oiseaux de mer. Ces pêches et ces voyages fréquents sur la mer, dans de frêles pirogues, exigent du travail, de l'audace et de l'adresse. Aussi les naturels de l'île Ouen m'ont-ils paru les plus intelligents, les plus habiles etles moins paresseux des tribus que j'ai visitées. La baie de Kouté, qui s'enfonce très-profondément dans 5 Tom NU, 1867.