Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 55]

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connaissons ; là aussi abondent leurs compagnons ordi-

naires qui sont le fer chromé, hydroxydé et les filons de quartz cristallin. La montagne la plus haute que l'on ait à franchir est un pic seulement élevé de 5oo mètres environ ; enfin, la partie la plus remarquable de la route est la plaine des Lacs, située à iii ou 15 kilomètres d'Yaté ; elle mesure 5. 000 hectares, d'après M. Bourgey, lieutenant d'infanterie de la marine ; cette plaine, composée, comme la plus grande partie des terrains que nous venons de traverser, de masses immenses d'argiles, a dû naturellement retenir les eaux dans les points où se rencontraient des dépressions, aussi présente-t-elle plusieurs lacs dont les deux principaux sont : 10 le lac Latour, de 1. 5oo mètres de longueur sur 5oo mètres de largeur, et 2° le lac Arnaud, dont la largeur est de 5oo à Coo mètres et la longueur 1.50o mètres.

La végétation sur 'ces argiles est à peu près nulle; le seul intérêt qu'elles offrent est cependant important ; ce sont les amas, parfois considérables, de minerais de chrome

qu'elles paraissent contenir, qui sont appelés à être un jour une source de richesse pour ce pays désolé.

Éruptions magnésiennes de Koé et du bassin dela Dumbéa.

-Voici les particularités offertes par cette contrée : d'abord, à l'endroit où la rivière de Dumbéa sort d'une vallée, profondément encaissée dans les montagnes de l'intérieur,

pour circuler dans la plaine de Koé, se dresse le pic de Latouchetéré, qui n'est autre chose que le quartz hyalin, accompagnant ordinairement les argiles magnésiennes, qui a pris ici les proportions d'un énorme filon; entouré d'ar-

giles, ce quartz est souvent cristallisé, avec des enduits verts à sa surface, qui paraissent dus à du nickel, dont nous allons signaler la présence dans plusieurs des roches de ces parages. La rivière de Dumbéa, les ruisseaux, ses affluents, qui

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arrosent la plaine de Koé et plus particulièrement celui qui

met en mouvement la roue hydraulique de l'usine de M. Joubert, contiennent tous dans leurs lits, avec abondance, le silex caverneux, cloisonné qui accompagne ordinairement les argiles magnésiennes ; mais ici, les cavités de la roche sont remplies de silicates magnésiens, fortement imprégnés d'une substance nickélifère verte, qui les colore et que, jusqu'à ce jour, on avait prise pour un certain état du chrome, qui, d'habitude, est abondant dans le quartz lui-même ; M. Jannettaz a constaté la véritable nature de cette coloration. Le nickel se rencontre aussi dans les mêmes conditions, accompagnant des serpentines noirâtres, avec nodules de matières vertes ; à Kanala, le nickel se montre encore colorant fortement un silicate magnésien. Il sera d'un haut intérêt d'étudier plus complètement les gisements du nickel en Nouvelle-Calédonie et de voir si

l'industrie ne saurait point y tirer parti de ce métal, dont le prix, comme on sait, est assez élevé, et dont l'emploi, cependant, offre tant d'avantages dans certains cas. De prime abord, à cause du mélange intime du nickel au silicate magnésien, on pourrait dire que le traitement en grand de ce métal s'opérerait plus facilement par voie humide. Lorsqu'on remonte la rivière de Dumbéa, au-dessus de la plaine de Koé, on ne trouve plus que les serpentines ordinaires découpées souvent en prismes plus ou moins volumineux par de petits filons d'une roche feldspathique et magnésienne, diallagique qui, se décomposant facilement, laisse subsister ces masses régulières de serpentine dans des positions bizarres.

Ailleurs les serpentines sont découpées par des bancs

quelquefois puissants da feldspath laminaire et de diorites, ordinairement à grands cristaux. Ces diorites offrent ici des particularités remarquables ; ainsi elles sont quelquefois accompagnées d'une matière verte, magnésienne, tendre. ,