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DE L'ACIER ET DE SA FABRICATION. 3o o
DE r ACIER ET DE SA FABRICATION.
est bien, évident, je ne puis assez le répéter, qu'en partant d'une fonte donnée, on aura toujours de l'acier plus pur, en affinant cette fonte pour fer doux et cémentant ce dernier, qu'en affinant la même fonte directement pour acier. La cémentation peut avoir un double but : on peut se
contenter de la simple carburation, ou bien carburer et fondre dans le même appareil. La simple cémentation sans fusion se fait dans les caisses et fours et suivant la méthode que tout le monde connaît. Je n'en parlerai donc ici qu'au
seul point de vue de la théorie, sur laquelle on est loin d'être d'accord.
Quant. à la carburation et fusion combinées, c'est un
procédé qui fut déjà recommandé, vers la fin du siècle dernier, par Chalut et Clouet (*) en France, et par Mushet en Angleterre; mais il est peu usité en grand; si ce n'est depuis quinze à vingt ans. On se sert de creusets ordinaires, ou bien d'un cubilot spécial, d'après la méthode de l'ingénieur Parry On peut rappeler à ce sujet le mode de recarburation tenté .par M. Bérard dans son four à doubles. tuyères
(page 269). Cémentation ordinaire.
On peut carburer le fer de bien des manières différentes ; on peut faire agir sur le fer le carbone pur, les charbons ordinaires, les carbures solides, les houilles, et même, en général, toutes les substances végétales et animales. On peut se servir aussi de cyanures solides ou gazeux, et de presque tous les gaz et vapeurs renfermant du carbone, tels que l'oxyde de carbone et les nombreux hydrogènes carburés. Toutes les fois que le fer est chauffé au rouge, en présence de l'une quelconque de ces substances, il se carbure, à la surface d'abord, puis graduellement jusqu'au centre. (*) Journal de physique, année 1788, p. 46, a' partie et Journal des mines, t. IX.
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Comment et dans quelles circonstances se produit cette car-
buration et quelle est la nature du carbure obtenu? Telles sont les questions que plusieurs chimistes ont cherché à résoudre. Essayons de résumer leurs recherches, en prenant surtout pour guide un travail récent de M. Margueritte (*). M. Fremy distingue entre simple carburation et aciéraflou. Pour avoir de l'acier, il faudrait, selon ce savant, le concours de l'azote ; niais on a vu déjà à quoi se réduit au
fond le rôle de ce gaz. On le rencontre, à la vérité, en quaniités minimes dans la plupart des fers, aciers et fontes. Seulement les fers doux et les fontes en renferment autant
que les aciers, et en tout cas, il n'y a aucun rapport fixe entre les proportions relatives du carbone et de l'azote, rien qui dénote un véritable composé azoto-carburé. Mais l'azote est-il au moins nécessaire comme véhicule, ainsi que le pense M. Saunderson? L'azote, qui paraît exister en minime dose dans tous les fers, forme-t-il du cyanogène avec le carbone, et ce carbone ne peut-il s'unir au fer que lorsqu'il se présente à l'état de cyanogène ou de cyanure? En un mot, l'azote du fer, ou l'azote venant de quelque autre source, fait-il la navette, en s'emparant du carbone pour le céder au fer ? Les expériences de M. Margueritte prouvent que l'azote n'intervient, en réalité, ni comme véhicule ni comme élément' constitutif de l'acier. Entrons à cet égard dans quelques détails.
D'anciennes expériences semblaient bien établir que la présence de l'azote n'était pas nécessaire pour carburer le fer; mais comme on s'était servi de vases en terre, dont les parois ne sont pas imperméables aux gaz, on pouvait objecter que l'atmosphère des foyers a dê fournir le gaz en question. Il fallait donc reprendre les expériences, en s'entourant (*) Annales de physique et de chimie, 4* série, t. vi, p. 55 (an-
née 1865).