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EAUX THERMALES DE LUXEUIL.
EAUX THERMALES DE LUXEUIL.
Quelle qu'ait été leur destination, ces constructions sont évidemment d'origine romaine, ainsi que les objets cités plus haut ; mais ceux que je vais citer maintenant ont été trouvés à une plus grande profondeur, et au-des sous de la couche de crassin sableux qui supporte les c nstructions précédentes. A 15 mètres en aval de la source, et sur une longueur de 12 mètres, on a mis à découvert sur la roche même, dans un lit de terre noire de om, 7o d'épaisseur, au-dessus duquel se trouvait la couche de crassin sableux, qui n'avait ici que on',5o, un amas de figurines et de bustes en bois, de on',4o environ de hauteur en général. Elles représentaient
même lieu, il y a plusieurs manières de la comprendre. Au temps où les Thermes de Luxeuil étaient déjà florissants, il pouvait se trouver à proximité d'eux une fabrique d'objets de dévotion, où les baigneurs du temps venaient
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des hommes, des femmes, des prêtres peut-être, autant qu'on put en juger par les traits du visage ; et la plupart avaient la tête couverte (l'un capuchon pointu, qui descendait jusque sur le front ; d'autres avaient la tête nue et les cheveux coupés en cercle régulier et très-bas sur le front. Ces statuettes ont été trouvées et retirées de la tranchée au nombre de plusieurs centaines ; et leur dépôt paraissait s'étendre encore à droite et à gauche des parties traversées, .sur une largeur qui n'a pas été reconnue. Elles sont en bois de chêne, et se trouvaient en partie décomposées ; le bois était carbonisé non-seulement par suite de son long séjour dans une terre humide, mais aussi pour quelques-unes par l'action du feu, qui a paru pouvoir se distinguer. Transportées à l'air, elles se détérioraient promptement, et tombèrent presque toutes empiétement en poussière au bout de peu de temps ; celles qui ont été conservées au musée ne sont plus reconnaissables. La sculpture de ces figurines était très-grossière, ce qui, joint à la position dans laquelle elles ont été trouvées, les place à une époque antérieure à l'aravée des Romains, et doit les faire attribuer au ciseau peu savant des Gaulois ou des Celtes. Elles représentaient sans doute des héros, des druides, ou des divinités ; et -quant à leur présence en un aussi grand nombre dans un
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faire emplette d'un dieu lare ou d'une statuette, comme souvenir de leur guérison à Luxeuil. Lors de l'invasion des bandes romaines, les propriétaires auront emporté les objets
les plus précieux, et laissé les plus encombrants, et les vainqueurs auront livré aux flammes ou détruit les bâtiments. Peut-être encore toutes ces statuettes ornaient-elles les salles des Thermes au temps des Gaulois, et aurontelles, au moment de l'invasion, été jetées dans le marais par les habitants, désireux de les retrouver un jour, ou jaloux de ne pas les laisser tomber aux mains du vainqueur. On sait en effet qu'il existait vers cet endroit, au nord des bâtiments actuels, un marais qui ne fut desséché qu'il y a une centaine d'années, sous le règne du roi Louis XV. Au point d'émergence de la source Eugénie, la roche de grès bigarré ayant été mise à nu, comme il a été dit plus
haut, sur un espace circulaire de 10 mètres de diamètre, se montra stratifiée avec une inclinaison de 4 à 5 dpgrés du N.-E. au S.-0; elle était criblée de fissures courant dans tous les sens, mais dont les principales étaient parallèles à la direction de la couche ; toutes donnaient issue à des griffons plus ou moins abondants. La roche, qui était désagrégée à sa surface, fut entaillée sur une hauteur de 0m. 5o, afin de permettre l'établissement des fondations du réservoir; les griffons diminuèrent alors de nombre, en se réunissant les uns aux autres dans la profondeur. Le jaillissement des eaux ne s'arrêtait pas -à l'espace circulaire de Io mètres mis à nu ; il suffisait d'enlever les terres sur un nouvel espace pour découvrir de nouveaux griffons analogues aux premiers, principalement dans la direction de l'ouest. L'eau affluant avait une température de 24 degrés ; elle venait probablement de fort loin, car sa force ascen-