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Philadelphie est également la ville de l'Union qui possède la population ouvrière la plus considérable. Ses manufactures occupent, paraît-il, 96.683 personnes, tandis que les ateliers de New-York en renferment seulement 8(3.264, et ceux de Cincinnati .29.501. C'est toutefois à New-York que la moyenne des recettes brutes des travailleurs est la plus élevée. (Extrait d'une dépêche adressée à M. le Ministre des affaires étrangères par M. GAULDRÉE-BOILLEAU, consul général de
France aux États-Unis.)
Accident occasionné par le grisou à Ferndale. Liverpool, le iz novembre 1867.
Il y a quelques jours, le feu grisou a éclaté dans la mine de
Ferndale, l'une des houillères de la petite vallée de Rhondda, près tic Pontypridcl, dans le comté de Glamorgan, et il y a fait de nombreuses victimes. La mine de Eerndale fournit journellement de 5 à 600 tonnes de charbon et emploie plus de 55o ouvriers. Elle occupe une étendue de 1.200 acres qui n'est pas entièrement exploitée et fait partie de ce groupe de gisements profonds qui abondent dans la vallée de Rhondda. Elle passe pour une des houillères les mieux ventilées. Jusqu'à présent, elle n'avait donné lieu à aucun accident de ce genre. Vendredi dernier, vers deux heures de l'après-midi, une effroya-
ble détonation fut entendue à l'ouverture du puits. Aussitôt
tous les ouvriers des districts environnants accoururent, des exprès furent envoyés aux propriétaires de l'établissement, à l'inspecteur du Gouvernement, et l'on requit l'assistance de tous les
médecins du voisinage. Un corps de police se rendit également sur les lieux,et l'on commença à procéder au sauvetage. A quatre heures, l'inspecteur de la houillère descendit dans la mine suivi de quarante hommes et y resta jusqu'au lendemain à midi. On espérait sauver l'administrateur qui était au milieu des travaux pendant
l'explosion et qui eût été d'un grand secours pour la direction du sauvetage. Il fut retrouvé, mais complètement inanimé. Des
relais de travailleurs conduits par des ingénieurs appartenant aux houillères de Merthyr et. d'Aberclare, se succédaient les uns aux autres; toutefois les difficultés que l'on rencontrait dans le dé-
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blayement des galeries étaient telles qu'il se passait quelquefois plusieurs heures avant qu'on pût retrouver un seul corps. Pendant les vingt-quatre heures qui suivirent l'arrivée des premiers secours, on parvint cependant à retirer de la mine 53 cadavres et 57 individus encore vivants, quelques-uns couverts de brûlures, le plus grand nombre à demi asphyxiés. On sait que lorsque le grisou éclate, la flamme parcourt toutes les galeries avec la rapidité de l'éclair et pénètre dans les recoins les plus écartés en mettant le feu aux poussières et aux gaz combustibles qui s'y trouvent. La vie de l'homme est atteinte subitement par cette traînée de flammes et par les gaz délétères qui s'en dégagent; aussi la plupart des cadavres ne portaient-ils aucune trace de brûlures, et leurs traits étaient-ils aussi calmes que ceux de personnes endormies. Les opérations de sauvetage ont continué pendant la journée de samedi et dans la nuit de samedi à dimanche, et l'on a pu, dans cet intervalle, retirer encore un certain nombre d'ouvriers mineurs.
On ignore la cause du sinistre et l'on ne peut l'attribuer qu'à l'imprudence d'un houilleur qui aura négligé de se servir de la lampe de sûreté employée dans les mines. Le nombre des ouvriers au travail, lorsque l'explosion a eu lieu,
s'élevait au chiffre de 400, et d'après les dernières nouvelles, le nombre des victimes atteindrait 170. Malgré tous les efforts qui ont été faits, plusieurs galeries ob-
struées par suite de l'explosion n'ont pu être déblayées, et il a fallu renoncer à l'espoir que l'on conservait avant hier d'arracher encore à la mort quelques malheureux mineurs. Si les premiers bruits qui se sont répandus avaient été confirmés, l'accident de Fernciale eût dépassé les célèbres explosions de Coks et de Hartley-Main, les plus terribles qui soient connues ; c'est en tout cas l'une des plus grandes catastrophes dont les annales des mines puissent faire mention. (Extrait d'une dépêche adressée à M. le Ministre des affaires étrangères par M. le Consul de France à Liverpool.)