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GISEMENTS DE CHAUX PHOSPHATÉE.
GISEMENTS DE CHAUX PHOSPHATÉE.
la présence du phosphore dans le règne minéral, en le découvrant combiné dans certaines espèces, telles que le plomb vert et l'apatite. De son côté, en 1787, Proust reconnaissait l'acide phosphorique, de la manière la plus positive, dans le minéral de Logrosam, dont on avait remarqué la propriété de devenir phosphorescent sous l'action de la chaleur. Ce n'est toutefois que bien plus tard que des procédés d'analyse qualitative, suffisamment exacts, permirent de signaler indubitablement la présence de ce corps dans un grand nombre de roches, soit éruptives, soit sédimentaires, en dehors des minerais de fer de divers gisements, dont la teneur en phosphore était depuis longtemps connue, à raison de ses conséquences métallurgiques. L' un des premiers travaux qui l'établirent, par de nombreuses analyses, est celui que fit, dès 1844, M. Fownes, sur des roches de nature variée M. On reconnut notamment que certaines marnes sont beaucoup plus riches en acide phosphorique que d'autres, et c'est une circonstance dont il importe de tenir grand compte, quand on emploie ces substances comme amendement agricole ("). Outre cet état de diffusion du phosphore dans les roches, on rencontre aussi ce corps, constituant des gîtes spéciaux, (*) On the existence of phosphoric acid in rocks of igneous origin. London philosophical transactions, t. I, p. 55, 'MA. (**) C'est ainsi que certains calcaires contiennent fréquemment des proportions très-notables de chaux phosphatée. M. le professeur de Fehling a fait, depuis longtemps, à ce point de vue, une étude spéciale des roches calcaires du Wurtemberg. (Leonhards Jahrbuch, i850, p. LICI.5.) D'après MM. Dehérain et Leroy Desclosages, voici les proportions contenues clans quelques variétés qui sont spécialement recherchées par l'agriculture: 2,600 p. 100
Tuf calcaire d'Ouillie Marne de Beaufort (Calvados) Calcaire du département de la Manche.
3 131
Tangue
3,677
2,714
(Barreswill. Répertoire de chimie appliquée. 1861, p.
162.)
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particulièrement à l'état cl,e chaux phosphatée, qu'on désigne sous le nom d' apatite, lorsqu'elle est cristallisée, et sous celui d' apatite terreuse ou, plus généralement, de phosphorite, lorsqu'elle est dépourvue de cristallisation. Dans ce second
cas, la composition chimique ne répond plus en général à
celle de l'apatite proprement dite, notamment en ce qui concerne la proportion du chlore et du fluor : aussi n'est-on pas en droit de lui appliquer le nom d'apatite, et une autre désignation a-t-elle paru convenable. A l'état terreux, la phosphorite n'a rien qui puisse attirer l'attention. Présentant, selon les substances dont elle est mélangée, des colorations variées, blanche, jaune, verdâtre, noire, elle peut être facilement confondue avec du calcaire impur, ou de l'argile. Un essai chimique peut seul éclairer sur sa nature. A la vérité, il est des cas dans lesquels la chaux phosphatée, malgré l'insignifiance de ses caractères minéralogiques, se révèle immédiatement par la forme caractéristique, d'origine animale, qu'elle a conservée, celle d'ossements, de dents, d'écailles, de coprolithes ou de carapaces de crustacés. Certains débris phosphatés d'animaux sont même parfois accumulés, avec une abondance qui surprend, comme dans la couche remarquable dite bone-bed (*), située à la partie inférieure du lias, ou dans certaines couches du terrain tertiaire, connues en Angleterre sous le nom de Crag.
Mais le plus ordinairement, la chaux phosphatée se. trouve en rognons ou en masses terreuses, qui ne présentent pas de forme organique discernable, et c'est à tort que, dans le commerce, on leur étend le nom de coprolithes, nom que rien ne justifie. Il est possible que, dans ce second (*) Cette couche, que signalèrent, en ,.822, MM. Buckland et Conybeare, se retrouve, sur le continent, dans de nombreuses localités et notamment dans le Calvados. Mémoire géologique sur les environs de Bristol. Geological transactions, 2, série, t. I, p. a10.